Quand j’étais petite fille, mon imagination débordait de partout. Dans mon lit, je voyais des tas de trucs. Je reste d’ailleurs CONVAINCUE d’avoir vu de mes yeux vu cette saleté de poupée en chiffon qui représentait le Petit Chaperon Rouge (quelle idée aussi) tourner sa tête vers moi.
40 ans plus tard, je vois encore cette petite tête satanique me regarder et je me rappelle encore si bien comment je me suis planquée sous mes draps.
Le lendemain matin, je l’avais planquée dans un tiroir. Le soir, ma mère l’avait remise à sa place. Horreur.
J’ai même VU DE MES YEUX une vilaine tête de loup passer dans l’entrebâillement de la porte entrouverte soi-disant pour me rassurer. Je vous jure que je l’ai vue cette tête, elle était là. Voilà.
Mais je vous rassure, depuis j’ai compris que ce sont des histoires d’enfant et que c’était mon imagination qui me jouait des tours. Ou pas.
Alors voilà, j’ai décidé d’avouer devant la Belgique entière la vérité : j’ai 44 ans et j’y crois toujours. La journée, je jure que non, mais le soir, c’est comme ça, mon imagination redémarre comme à 5 ans.
Je suis par exemple absolument contre le noir, sauf sous les draps, avec rien qui dépasse. Ce qui signifie que j’ai des lampes allumées partout dans la maison (avec des ampoules économiques, ne me jetez pas de pierres). Chaque coin a sa petite lampe, ce qui m’assure zéro coin d’ombre. Et non, je ne quitte pas une pièce en éteignant derrière moi : on ne sait jamais ce qui peut apparaître dans mon dos s’il fait noir.
Vous savez, je vis un peu comme dans ce film où dès qu’on éteint, le truc abominable apparaît. (Rien que penser à la bande annonce de ce film me donne envie de partir en hurlant). Le film s’appelle Dans le Noir, si vous voulez aller regarder la bande annonce, je vous laisse faire, moi, une fois, pas deux.
Une fenêtre noire ? Je dis non.
C’est simple, toute zone un peu sombre est synonyme de trucs chelous et douteux. Et mon esprit divague vers des trucs impossibles (enfin, j’espère).
Oui, donc ça veut dire qu’un truc qui me fait très peur le soir, ce sont les enfants. Ne riez pas, j’en ai eu une longtemps à la maison et je suis RAVIE qu’elle ait 15 ans aujourd’hui.
Quand Lola était petite, elle avait peur aussi (aujourd’hui c’est une Warrior, je comprends pas). Alors quand elle m’appelait et qu’elle me racontait ce qui lui faisait peur, je lui disais que ce n’était rien blablabla, mais en mon for intérieur, je flippais comme une malade.
Elle a fait quelques épisodes de terreurs nocturnes dont une dont je me rappelle trop bien. Elle hurlait comme une possédée (je n’aime pas les gens possédés moi) en montrant le plafond derrière moi et en disant qu’il y avait des yeux qui la regardaient. Croyez-le ou non, j’avais plus peur qu’elle (en faisant la mère calme et solide). Je l’ai prise dans mon lit mais je crois que c’était plus pour me rassurer que la rassurer elle.
Un autre de mes souvenirs horribles, c’était une de ces nuits où je me suis levée pour aller faire pipi. Au bout du couloir, la porte de Lola ouverte et Lola, debout, son ourson à la main, ses cheveux longs de chaque côté de son visage et statique. ZE scène de film d’horreur quoi. Je peux vous assurer qu’à 3h du matin, ma fille me faisait super peur.
Oh on connait tous ce moment où ce crétin de chat tout doux qu’on aime roupille tranquillement jusqu’à se réveiller d’un coup, se lever et… regarder rien. Fixement. Abominablement.
C’est LE moment où j’ai envie que mon chat soit une personne et qu’il puisse enfin me dire ce qu’il voit et ce qu’il regarde là dans ma chambre. Que je sache si ce n’est qu’une bestiole trop petite pour que je la vois ou un fantôme qui me surveille pendant que je tente de me détendre.
Je vous entends me dire que tout ça, c’est dû aux films et aux podcasts que j’écoute. Alors je vous répondrai que ma poupée, elle me regardait biiiiieeeeen avant que j’ai le droit de regarder ce genre de trucs.
Mais je l’avoue, certaines scènes me reviennent bien en tête, en général quand j’ai soif à 2h du matin. Je pense par exemple souvent à la petite nana de The Grudge qui sort de son puits et qui marche d’une façon pas du tout normale. Ou je pense à la tête de la petite fille satanique de l’exorciste qui tourne sur elle-même en hurlant des trucs pas très catholiques…
Et l’idée-même de tendre la main pour allumer la lumière devient insurmontable.
Et le clown de Ça, moi je l’ai jamais trouvé drôle.
Bon, après, j’avoue qu’on n’aurait peut-être pas dû me laisser regarder des séries comme Twilight Zone. J’ai été traumatisée par l’épisode du pantin qui gâche la vie de son ventriloque, de celui du monstre qui détruit l’aile de l’avion devant ce pauvre gars qui essaie de prévenir tout le monde et que personne ne croit, ou encore de l’épisode affreux où un gars se rend compte qu’il est en réalité la poupée d’enfants géants.
Moi, ces trucs-là, ça me fait cogiter.
En toute franchise, la science découvre des trucs tous les jours alors allez savoir : demain on va peut-être découvrir qu’on vit tous au milieu d’un tas de fantômes bien ou mal intentionnés et que Ghost Whisperer, c’est pas qu’une série.
Alors dans le doute, je n’ai jamais habité une maison sans me renseigner d’abord et perso, je préfère quand même une maison neuve qu’une maison qui a 300 ans. A priori, je me suis renseignée aussi, peu de chances qu’on construise sur un cimeterre indien en Belgique donc ça me paraît quand même plus sûr.
Je vous rappelle quand même qu’il y a un petit paquet de films assez abominables qui commencent par « avertissement : ce film est inspiré de faits réels ».
A partir du moment où la maison d’Amityville existe et la famille Lutz aussi, je me dis qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Conjuring et la famille Warren ? Ils existent. Cette saloperie de poupée Annabelle aussi. Si vous vous penchez deux minutes sur l’exorcisme d’Emily Rose, vous apprendrez que c’est inspiré d’Anneliese Michel qui est morte durant son exorcisme.
Et de fil en aiguille, j’ai écouté des podcasts et j’ai appris qu’il existe encore un service de l’Exorcisme au Diocèse de Paris et ça, moi je dis que c’est pas rassurant rassurant.
Bref, moi, la nuit, comme le jour au final, je fais quand même gaffe : on sait pas, finalement.
commentaires
Augustine Castillon
2023-09-10 11:46:02Kassandra
2021-06-13 15:39:04