Connards de la route.

Puisque 2G1M est quand même pas mal lu, j’en profite pour écrire ce petit mot en espérant qu’il arrivera à ses destinataires.

Je m’adresse donc à deux messieurs croisés sur la route.

Monsieur n°1.

Tu étais donc dans ma petite rue toute calme. Une petite rue pleine de limitateurs de vitesse dont certains sont des pots de fleurs charmants qui obligent à s’arrêter pour céder la priorité à ceux qui arrivent en face.

Je suis une personne polie donc quand ce pot de fleur (d’une vingtaine de mètres de long, on ne chipote pas dans mon village) est de mon côté, je m’arrête sagement et j’attends que le gars en face soit passé. Ca me permet tranquillou de continuer à beugler Total Eclipse of The Heart en priant pour ne pas me prendre un coup de hache dans la tête. (J’attends de savoir qui parmi vous connaît encore cette chanson et bonus, QUI comprendra l’allusion à la hache).

Eh ben vlatipa qu’hier, sous un soleil rayonnant qui me fait sourire béatement, je me suis arrêtée pour laisser passer une dame. Sauf que derrière moi, un abruti en golf bleue (ça, c’est pour qu’il se reconnaisse) est arrivé à fond de balle avant de freiner comme un malade. Jusque là, passe encore : moi aussi il m’arrive d’être distraite et de devoir freiner un tout petit peu juste. Sauf que ce gros CON (haaaaaaaaan elle dit des gros mooooots) a commencé à klaxonner et à faire des gestes ridiculement énervés.

Je ne sais pas ce qui m’a retenue de descendre de ma voiture. La peur, sans doute. Mais le coeur y était.

Sache donc que je n’avais qu’une envie : descendre de ma petite voiture pourrie armée d’une hache pour te foutre la trouille de ta vie.

Tu es un con agressif qui a nui pendant 5 minutes à mon soleil. Sous prétexte de devoir attendre 3 secondes deux dixièmes, tu penses que tu as le droit de devenir grossier et déplaisant parce que tu es derrière un volant? Sérieux?

Pour avoir gâché ma chanson et à mon moral, je te condamne donc à voir tous les feux passer au rouge à ton arrivée pour les dix années à venir. Et si tu recommences, tu ne trouveras plus jamais de place de parking gratuite.

Monsieur n°2.

Alors toi. Toi. Toi monsieur et tes clones. Je te mauuuuuuuuudis.

Tu es arrivé derrière moi à fond de balle sur l’autoroute un jour de grosse pluie venteuse. Suffisamment venteuse pour que ma voiture soit secouée. Suffisamment pluvieuse pour que mes essuies-glaces au max aient du mal à suivre.

A ma gauche? Un camion (qui n’a pas le droit d’être là, mais qu’y puis-je?). A ma droite? La bande d’arrêt d’urgence.

Et toi tu arrives au volant de ta BMW énorme et… tu me fais des appels de phares déchaînés et tu klaxonnes en secouant tes bras en chemise en l’air pour finalement me coller au train de si près que ton pare-choc était à moins de 50 cm du mien.

Tu t’es cru où? Dans Maximum Overdrive?

Tu voulais quoi au juste? Que j’accélère pour dépasser par la droite un camion qui ne me voyait pas? Que je m’arrête sur la bande d’arrêt d’urgence histoire de faire une partie de cartes? Tu voulais quoi GROS DEBILE hein?

Je suis certaine que tu es le genre de mec qui s’offusque quand il entend parler d’agression. Or, ce jour-là, à ta petite façon mesquine de chauffard de la route, tu t’es éclaté à passer tes nerfs sur une inconnue dans une petite voiture. Et ça, tu vois, à une petite échelle, c’est une agression. Si j’avais paniqué, j’aurais pu faire une connerie.

Conclusion et pétage de plomb…

En gros, messieurs, vous faites partie de ces petites personnes qui gâchent un peu la chanson des petits oiseaux, qui font faner doucement le sourire des citadines en mini-jupes, qui font rentrer chez soi pour faire un barbecue avec un tout petit peu moins de bonne humeur.

Je ne vous souhaiterai pas d’aller vous cartonner dans un lampadaire, non, je ne suis pas méchante. Je ne souhaiterai pas non plus que votre soeur/fille/femme/nana qui compte se fasse emmerder par le même connard que vous : ça arrivera tôt ou tard.

Non, en fait, je vous souhaite d’emmerder un jour un type un peu nerveux qui déploiera ses deux mètres de la Fiat500 de sa femme. Et quand, à ce moment-là, vous fermerez votre petite gueule de frustré planqué derrière son volant en mousse, moi, je danserai une gigue sur le trottoir en faisant la danse de la pluie.

Bisous.