6 janvier SSLP (Salutaire Solution du Lâcher Prise) / Coups de gueule (pas toujours justifiés)

Rééducation d’une atrophiée de la communication verbale.

Parmi mes bonnes résolutions 2016 (et je vous préviens, c’est l’année de mes 40 ans alors je redouble de motivation en mode « c’est maintenant ou jamais »), entre « continuer le sport mais encore plus », « manger plus sain mais encore plus » on trouve pour la toute première fois : j’apprends à dialoguer.

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Je ne m’y suis pas mise le premier janvier évidemment. Cela fait quelques mois que j’y travaille déjà. Je vois quelques bénéfices plutôt sympas alors, comme je sais que vous appréciez les articles psycho-de-comptoir-je-vous-raconte-ma-vie, c’est parti, je vous explique.

Je suis du genre à éviter maladivement le conflit. Si j’ai quelque chose à dire, je ne peux le dire d’ordinaire QUE par écrit. J’ai bien essayé de fouiller pour savoir d’où me venait cette étrange habitude, mais je ne mets pas le doigt dessus donc je travaille sur le fait plutôt que sur son origine.

Et donc… je parle.

BLABLA

Pas avec tout le monde, ne poussons pas, mais avec une ou deux personnes qui me sont très proches, je fais l’effort surhumain de dire « il faut qu’on parle » quand j’ai un truc qui me turlupine.

Quand je dis « surhumain », je ne plaisante pas. J’angoisse pendant des heures AVANT, je suis super mal pendant les dix premières minutes, j’ai envie de prendre des notes pour organiser ma pensée, je bégaie, je larmoie, bref, je suis HYPERémotive.

Ca me fait d’ailleurs penser à un truc vu chez une de mes contacts…

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Donc au moment de parler je ressens EXACTEMENT toutes ces émotions en même temps et c’est handicapant, croyez-moi.

Cependant je sais, pour être votre bonne oreille plein de fois dans les MP, que vous êtes nombreuses à avoir le même souci. Souvent je vous réponds « mais en as-tu parlé avec la personne concernée? » et souvent vous me dites que non.

Je vais vous dire donc comment j’essaie de procéder et ce que j’y gagne.

Ensuite, à vous de voir si vous vous lancez.

Comment parler quand on est un muet dans l’âme?

Premièrement, ce n’est pas une chose qu’on commence avec une collègue revêche. Non, on commence à parler avec un proche et surtout, on l’avertit qu’on a ce petit souci (lol) et qu’on y travaille. Ca lui permettra de comprendre pourquoi on se transforme en pile électrique dès qu’on entame une conversation autre que « tu veux de la confiture de fraises ou du nutella? ».

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Ensuite, un truc très simple pour se rassurer : prendre des notes. Je sais, ça paraît idiot, mais hiérarchiser un peu ce qu’on veut dire permet de savoir un peu où on va. Je ne dis pas qu’il faut les prendre avec soi pour parler, encore que si la personne en face de vous est avertie, pourquoi pas?

Puis il faut se lancer. Dans les bonnes conditions si possible. Puisqu’on n’est pas franchement des as de la communication, c’est quand même plus simple de choisir le moment, même s’il faut prévenir la personne concernée deux jours à l’avance. C’est angoissant, horriblement effrayant, mais c’est mieux que d’entamer un truc profond quand on sait que des gens doivent arriver par exemple.

On peut aussi demander à l’interlocuteur d’être patient, de nous laisser aller au bout de nos idées avant de répondre. Ça permet de ne pas perdre le fil dans un moment de panique.

Un dernier truc? Bah, faut se lancer. Ça ne peut pas être pire que le silence et le triturage de méninges en solo.

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Pourquoi parler, finalement?

C’est vraiment ma grande découverte de fin 2015 (avec l’Aperol, hum) : ça ne complique pas, ça simplifie.

Non, les gens ne comprennent pas forcément ce qui vous traverse l’esprit si vous ne le leur dites pas, apparemment. Incroyable, non?

Je tombe des nues à chaque fois quand la conversation s’achève et que le monde ne s’est pas arrêté de tourner, que la personne face à moi ne m’a finalement pas jeté des cailloux, que rien de tragique et d’insurmontable ne s’est produit.

Au contraire, même temporairement, j’ai des réponses à mes questions. Et ça, ça change tout. Ça m’enlève toutes les complications qui circulaient dans mon cerveau et l’encombraient suffisamment pour nuire à mon quotidien.

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Puis au-delà de tout, toutes mes interprétations sont souvent complètement fausses (alors que dans ma tête, elles me paraissaient évidentes).

Cerise sur le gâteau, même si on ne tombe pas forcément d’accord, je constate que les gens ne te jettent pas forcément de leur vie simplement parce que tu ne penses pas comme eux, voire qu’ils envisagent de réfléchir à ta façon de voir les choses ou que toi, tu peux essayer de penser de leur façon.

Pour nombre d’entre vous, attendre l’âge de presque 40 ans pour faire de tels constats est un peu triste sans doute. Mais je suis convaincue que vous aurez vos propres handicaps à régler et finalement, c’est quand même sympa de vous dire qu’il n’est jamais trop tard pour essayer d’évoluer.

Je vous souhaite de longues conversations avec ceux que vous aimez, de longs débats, de longues négociations et de longs partages. Après tout, c’est ça, une vraie relation, je crois.

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Love Peace Flex

 

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commentaires

Moi

2016-01-08 09:56:23
Mon dieu, c'est tout moi ! Je me suis juré de travailler là-dessus en 2016 parce que, comme tu le dis, c'est handicapant au possible ! Pourtant, dans la vie, je suis loin d'être timide, que du contraire ! Je crois que ma plus grande peur est d'être "désaimée" des autres et donc, plutôt que de dire les choses franco, je me torture l'esprit des jours durant... Et quand je me lance, ça ne rate pas, il faut toujours qu'un moment ou un autre je me mette à chialer ! J'ai remis ma démission cet été. Je craignais affreusement la réaction de mon boss, je n'ai pas dormi pendant 2 jours, j'ai sué des litres, j'avais préparé mentalement tout ce que j'allais lui dire, m'étais fait le film de la scène 3 millions de fois, je m'étais préparée à tout ce qu'il était susceptible de me répondre et puis, je me suis retrouvée face à lui et sa réaction a été aux antipodes de ce que j'avais imaginé ! Il l'a bien pris, a compris mes motivations à partir et ne m'a fait que des éloges ! J'étais scotchée ! Bref, osons ! Plus facile à dire qu'à faire...

Camille Vanhelleputte

2016-01-06 19:30:21
Je fais également partie du clan hyper sensible alors je te rejoins sur cet handicap. Merci pour ton partage

Jessica

2016-01-06 14:44:29
Comme je me reconnais dans tes propos ! Mais depuis quelques temps, je "m'écoute" de plus en plus. Lorsque quelque chose me chiffonne, j'essaie tant bien que mal d'en parler, je m'affirme de plus en plus. (Es-ce dû aux études supérieures ?) Et j'avoue que ce petit changement qui s'opère en moi depuis quelques temps, me fait du bien, pouvoir dire "non cela ne me va pas" ou autre... Bah ça permet de ne plus avoir de regrets :) En tout cas je te soutiens à 100% !

Eldoé

2016-01-06 13:41:12
Je suis dans le même cas! Parler (aux autres et pas que dans ma tête) fait partie de mes aspirations pour 2016! Pas facile! Je commence la préparation mentale pour une discussion que j'aimerai avoir dans 10 jours!

Ka

2016-01-06 09:00:10
Bravo !!! Je suis dans le même cas et ça ne fait que de m'encourager à faire le pas.