Lorsque j’ai évoqué ma conversion professionnelle sur IGTV, j’ai été très étonnée du nombre de retours et de questions. On sent vraiment que mon public, à savoir des femmes entre 30 et 50 ans, est vraiment en quête d’autre chose.
De mon côté, j’ai été prof de français pendant 18 ans, persuadée ou presque qu’on n’avait qu’un métier et que le quitter revenait à être anormale, suicidaire, déraisonnable ou marginale. Alors je sais que pour bon nombre de gens qui m’écoutent ou me lisent, ces propos peuvent choquer si la conversion professionnelle fait partie de vos habitudes mais pour une partie de la population, il faut concevoir qu’on descend de familles où l’on était comptable, médecin, infirmière, institutrice ou boulangère et que c’était pour la vie. Cette conviction inculquée dans l’enfance a alors la peau dure.
Mais voilà, dans ma tête, après 10 ou 12 ans de bons et loyaux services, une petite voix me disait qu’encore 35 ans au même endroit devant les mêmes élèves ou presque, ça, vraiment ça allait me rendre aigrie.
Peut-être que votre métier, vous l’adorez. Mais peut-être que vous avez simplement besoin de changer d’air, de changer de collègues ou d’environnement. Alors tentez déjà de bouger sans bouleverser totalement votre vie.
Pour ma part, j’ai changé d’école et bien mal m’en a pris, non seulement j’ai constaté que changer de matière ne me transcendait pas mais que l’école que j’adorais auparavant pouvait se révéler une vraie cour de récré pleine de petits êtres abominables (big up les gars, j’espère que vous ne vous êtes pas entretués pour un local ou le dernier gobelet de la machine à café…)
Mais c’est un bon test. Si le challenge est insuffisant, vous savez qu’il faut lever les voiles.
Et donc trouver la bonne. Pour cela, il faut bien vous connaître.
Posez-vous la question sur ce qui vous rend VRAIMENT heureux.
Ici, le piège, c’est de vous retrouver à rêver d’ouvrir un restaurant parce que trois fois par mois vous aimez recevoir vos amis et jouer à Top Chef. De mon côté, j’ai donc un diplôme de fleuriste et un certificat de la Commission bancaire, des finances et des assurances… Ca, c’étaient mes fausses pistes.
Il faut voir ce que vous pouvez aimer sur le long terme. Tous. Les. Jours.
Moi, j’aime créer des contenus, écrire, sous diverses formes. J’aime être créative, jouer avec les mots et les concepts… Donc une évidence : un des nouveaux métiers d’aujourd’hui devrait me convenir.
J’ai donc fini rédactrice web pour Flexvision, pour aujourd’hui avoir l’honneur de diriger la structure. (#proudmama)
On ne part pas du jour au lendemain. Pour moi, l’étape de l’apprentissage a été, finalement, inconsciente. Mon loisir allait devenir mon métier.
Je me suis fait les dents sur 2 Girls 1 Mag et sur Imparfaites. J’ai appris à gérer des réseaux sociaux et, quand ça ne fonctionnait pas, je suivais une formation, je regardais des tutos, je fouillais.
C’est un réflexe qui semble perdu pour beaucoup : on me demande ce qu’il faut faire pour créer un blog qui marche et ça me fait toujours un peu rire. Personne ne m’a donné de recette : il a fallu que je les glane de partout et le net est un outil formidable pour ça.
Je ne savais pas comment faire un wordpress.org eh bien j’ai appris. Je me rappelle la nuit que j’ai passée sur le passage de mon site wordpress.com en .org et du casse-tête que ça a été de rebondir de forum en forum pour comprendre ce que disaient les gens. C’est ça, apprendre.
Mais c’est plus facile aujourd’hui : les formations en ligne sont innombrables. Tout simplement innombrables. Vous pouvez tout apprendre en ligne, devenir herboriste, mécanicien ou home organizer depuis chez vous avec des sites comme le Centre de formation à distance.
Si vous lâchez déjà à l’étape de la formation, laissez tomber votre projet : votre motivation n’est sans doute pas encore assez forte pour vous permettre de supporter un tel bouleversement de vie.
Préparez votre transition, s’il vous faut un CV, bétonnez-le, arrivez sur le terrain vraiment prêts.
Ensuite, croyez-moi, ne lâchez pas la proie pour l’ombre. Vous avez peut-être la certitude de pouvoir convenir, vous serez peut-être même ultra convaincant en entretien et il est possible que vous soyez l’employeur et vous, à côté de la plaque et qu’une fois sur le terrain, ce soit un échec.
Alors un échec n’est pas grave en soi, mais si vous avez lâché votre boulot pour un autre pour lequel vous n’aviez pas les armes, vous risquez de vous en mordre les doigts.
Donc proposez, si c’est possible, un test. Profitez de vos vacances pour tester le job. Les tests en soi ne sont plus légaux mais bon sang, quel risque pour vous ! Il vous suffirait sans doute de deux ou trois jours dans la société pour comprendre les failles insurmontables.
Donc…
Il existe des possibilités de pauses carrière, de congé sans solde etc. Pour ma part, j’ai pris un mi-temps une année et ensuite un congé sans solde qui me permettait de reprendre ma place en cas de pépin. Et ensuite ? J’ai démissionné totalement parce que je ne voulais pas, une fois preuve faite que j’en étais capable, avoir une solution de repli pour les jours noirs.
Vous croirez toujours que l’herbe est plus verte ailleurs et je vous le dis : elle ne l’est pas. Ma vie n’est pas plus facile (loin de là) aujourd’hui qu’hier. Je traîne encore quelques cadavres de ma mauvaise gestion des départs. Il m’arrive, PARFOIS, de me rappeler avec nostalgie la paisible vie que j’avais avec mes 24h de cours par semaine et mes corrections tardives.
Chaque métier a des inconvénients importants et demande des sacrifices.
Ca ne résoudra pas tous vos manques. Ca ne changera pas l’avis que votre famille a de vos capacités. Ca ne vous rendra probablement pas riche.
Mais quelle aventure. Quelle fierté ! On vit une histoire comme celle-là et on se sent capable de surmonter tant de difficultés !
On reçoit des tas et des tas de CV. Alors rapidement, le tour de mes derniers conseils dans ce domaine.
Allez, sur ces bons conseils, je vais travailler !