J’adore Ikea. Non sérieusement, j’adore.
C’est un de mes lieux de détente au même titre que le ciné. Je peux très bien me dire : « Tiens, qu’est-ce que je vais faire de ma journée? » et répondre : « Tiens, j’irais bien faire un tour chez Ikea. »
Je dis même « chez Ikea ». A tel point que ma fille a longtemps cru que c’était une copine…
C’est bien la preuve que j’adore Ikea.
Sauf en de rares occasions.
Généralement celles où j’y vais vraiment pour un truc précis.
Et généralement, c’est un samedi que je décide d’aller chercher ce truc.
Je pourrais y aller un lundi matin (j’ai congé), mais non, j’y vais un samedi.
Et si possible avant les fêtes ou pendant les soldes. Histoire d’être sûre que ce soit bien bien l’enfer. C’est la masochiste qui sommeille en moi qui décide, en fait.
Par exemple, c’est en juillet 2008 (oui, c’est un souvenir que je vous raconte ici. Parce que je vais devoir aller acheter un lit pour la chambre de Lola et que cette réminiscence est venue me hanter depuis) que je suis allée chercher une méridienne. Pour ceux qui ne voient pas ce que c’est, c’est comme un fauteuil, mais en long…
Je la réserve et quand on me l’apporte (après paiement, donc), je réalise qu’elle est déjà montée et qu’elle pèse 42 kg (c’est écrit sur le paquet…) La seule chose qui n’est pas déjà montée est la housse. Super non?
J’avais un Picasso (la voiture, pas un tableau) à l’époque, j’en déduis que ça passera. J’ai des bras aussi.
En sortant, il drache (Ami français, cela signifie qu’il pleut comme vache qui pisse). Je ne dis pas qu’il pleut, non, je dis qu’il drache. Genre drache nationale.
15 minutes plus tard, je retrouve ma voiture allée D (donc pas J… Cette manie qu’ont les véhicules de se planquer dès que tu as le dos tourné me fatigue), je dégouline et je crève de chaud en même temps.
J’ouvre ma voiture, je baisse les sièges arrières. Je me dis « ça va passer ».
Et ben non.
D’abord, je me pète le dos en soulevant le bidule. Puis je le pousse de toutes les maigres forces qui me restent. Et la putain de méridienne de mes deux dont je n’ai pas tellement besoin finalement dépasse du coffre de 30 bons centimètres.
Je recule histoire d’estimer le problème. Merde. Ça va pas aller, me murmure la géomètre qui sommeille avec cette garce de masochiste.
Je baisse le siège passager. Je gagne 15 centimètres. Oui, mais c’est pas ça qui convaincra mon coffre de se fermer quand même.
Trempée et coincée, donc…
Bon, je vais attacher la porte du coffre.
Avec quoi, d’abord…?
Tiens, mon pantalon a une sorte de ceinture en tissus. Je la vire. J’essaie de nouer le coffre comme je peux mais la ceinture est élastique (jour de chance, me voilà…) … Je crève vraiment de chaud et ma bagnole est trempée.
Une brave dame passe et me dit aimablement : « ça ne passe pas dites donc… »
Sourire poli et rougeaud de ma part. (alors que, dans ma tête, je suis en train de me changer en Hulk un peu en colère)
« Vous savez, il y a de la corde dans le magasin… », a-t-elle la bonne idée de me dire.
Ah bon…
Je regarde mon auto. Mon esprit tricote. Deux choix: je reprends la méridienne sur le caddie et je repars chercher la corde salvatrice OU je plante tout là et je cavale la chercher en laissant le véhicule et la méridienne à la disposition du premier malhonnête venu.
Vu ma fatigue, j’opte pour la seconde possibilité (oui, dans ma tête, le voleur aussi aura la flemme, pas de ceinture, pas de corde).
Je reviens et un con me sort « c’est dangereux dites donc de laisser votre voiture comme ça ».
Moins polie, je le remballe d’un « ah ouais? Sans déconner dis donc! »…
Et je rentre, collée au volant parce que j’ai dû aussi avancer mon siège.
Arrivée à demeure, le chéri de l’époque trouve que c’est un meuble de merde (sic) dont je n’ai pas besoin. Précisons qu’il le montera quand même au deuxième avec moi sans comprendre pour quel sombre motif je lui ai hurlé dessus…
Ça c’était en juillet 2008. J’aurais dû me souvenir, mais non.
Ayant décidé d’acheter une tv écran plat, je pars acheter le meuble qui va avec.
Je le réserve mais, on ne m’y reprendra pas, je demande la taille et le poids. La taille, ok. Le poids 50 kg en 2 paquets. Ok, deux fois 25, ça devrait passer. (naïïïïïve!)
Mais cette fois, je suis avec ma fille.
Nous arrivons à la file.
40 minutes plus tard, ça va être à nous. « Pipi… » dit une petite voix à mes côtés…
oooooooooooooooh
« Mon poussin, faudra attendre »
« Je ne saurais pas… »
« Ah si, tu vas savoir, crois-moi »
Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin
« Ne pleure pas, ça va aller »
« J’ai fait pipiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii! »
« Tant pis, maintenant c’est trop tard. On va bientôt rentrer »
Regards indignés des gens alentour… (connards)
Donc, je me dirige avec ma fille au pantalon trempé vers le comptoir d’attente. Ça dure trois plombes bien entendu.
Les colis arrivent. Il y en a un de dix kilos, l’autre de 40… Logique. Pourquoi me simplifier la vie?
Arrivée à la voiture, désespérée, énervée, sur tout et tout le monde, je me souviens que c’est dans mon coffre que j’ai planqué les cadeaux de St Nicolas… Dont la cuisine avec ses trois millions d’accessoires qui le remplit pas mal…
Ce jour-là aussi fut une mauvaise journée ikéienne.
Ikea veut ma mort. Moi, je vous le dis!
Donc sachez que ça fait deux semaines que je me prépare psychologiquement à aller chercher le lit mezzanine que Lola a choisi, lit en métal (pour faire léger t’sais), avec le bureau qui va avec. Et je sais pas, quelque chose me retient.
La peur, sans doute…
commentaires
Clémence Reznicek
2017-06-04 22:25:31Ka'
2014-11-03 00:10:58tittounett
2014-11-01 21:14:12gladys
2014-10-28 21:13:30LN&CO
2014-10-28 20:12:00mlsre
2014-10-28 12:49:07doublesan
2014-10-28 11:54:49Agathe
2014-10-28 11:13:30Sophie
2014-10-28 10:10:08Cindy
2014-10-28 09:51:07