Il y a trois types de personnes dans la vie :
– Celles qui s’apitoient sur toi quand ça va mal et qui te jettent quand ça va trop bien.
– Celles qui n’en ont rien à foutre de toi quand ça va mal et qui t’adorent quand ça va bien.
– Les amis.
Je généralise? Bah pas tellement en fait…
Quand, dans la vie, tu es au fond du trou (et tu creuses et tu creuses), certaines personnes sont là. Pour t’écouter pleurer, radoter, remuer le caca.
Quand ça va vraiment mal, des gens à qui tu as à peine adressé la parole t’envoient même des petits mots de soutien bien intentionnés. Ou pas. Parfois ils font ça pour se repaître de ton malheur, parce que ça les rassure sur leur propre vie, parce que tu es leur téléréalité de la semaine ou parce que ça comble leur ego qui leur renvoie une image merveilleuse de leur gentille personne.
Mais parfois, ils font ça par pure gentillesse.
Tu n’arrives pas à savoir si c’est gentil? Normal : tu peux pas tant que tu n’es pas passée dans le cas 2. S’ils restent, ce sont des numéros 3 : demande-les en amitiériage. Ce sont des vrais. Des TMTC.
Et puis, bizarrement, quand ça va bien, on commence à t’observer.
Et là, bah, subitement : « tu te la pètes » ou « tu as changé ».
Tu te prends pour qui à afficher ton bonheur comme ça, sérieux?
Derrière, tout le monde se fout de savoir si t’as pas encore tout un paquet de failles que tu trimbales, personne n’imagine une demi-seconde que tu partages ta joie parce que tu as appris qu’elle était forcément ponctuelle.
Non, en fait, « tu te la pètes ».
Quand ça n’allait pas, de mon côté, quand je voyais des gens qui réussissaient un truc, c’est con, mais moi, ça me filait un peu d’espoir (ou alors, parfois, j’avoue que je tombais dans le clan des connasses qui ont mal au ventre. On est humain, les gars, que voulez-vous…?)
Mais en général, ça me rassurait : je me disais des « un jour mon tour viendra » (pour le prince, j’ai renoncé, rapport à la date de péremption). Je ne me disais même pas que la personne se la pétait, au pire, je trouvais certains trucs un peu gnangnan dans les déclarations d’amour mais voir mes potes au soleil, entourés d’amis, ça me faisait plaisir, ça me rassurait. Ça ne me faisait pas mal au ventre.
Alors ici, vous vous en doutez, je constate les retombées de ce blog. Parce qu’il va bien tout simplement. C’est con hein?
Il ne nous rapporte pas un balle, on bosse trois ou quatre heures par jour chacune et t’as des gens qui, sous prétexte qu’on est invitées à des soirées où il y a du champagne (waw t’sais, ma vie a TEEEELLEMMMMMMEEEEEEENT évolué), qu’on partage des photos parce qu’on est fières d’avoir remporté un bout de plastoc, murmurent (mais fort hein, faudrait pas qu’on ne les entende pas) qu’on se la pète.
Gab écrit un petit article rigolo sur son prof, 15 personnes l’envoient au prof pour être bien sûres qu’elle va ramasser. Pas de bol, le prof le prend bien : elle est bonne pour la potence. Elle se la pète. Ma soeur, quoi. La nana la plus timide de la planète, qui se cache dans le garage si elle doit téléphoner. Bah, elle se la pète grave tu vois…
De mon côté, j’ai carrément des élèves qui viennent me répéter que des collègues perdent leur temps à leur raconter qu« ils devraient voir comme je me la pète sur facebook ». Outre la faute professionnelle, ça me fait doucement rigoler. Non, en fait, ça me fait un peu mal dans le sens où ça ne me rassure pas sur l’humanité.
Les gars, si vous n’avez que ça à foutre, trouvez-vous des projets, des passions. Combler le vide par du vinaigre, ça donnera toujours mal à l’estomac. Je le sais, j’ai essayé.
Puis sinon, si ça peut vous rassurer : non, tout ne va pas à merveille. Ça va mieux, certes, mais rien n’est parfait parce que ce n’est pas le meilleur des mondes.
Alors je ne vais pas me faire chier à faire le tour des uns et des autres : au fond, je n’en ai RIEN à foutre. Je fais juste ici un constat qui est global.
Si vous êtes dans la merde : profitez bien des gens qui vous entourent en vous tenant la main. Parce que le jour où votre vie minable ne les rassurera plus sur le fait que la leur est pas si mal, vous n’avez aucune certitude qu’ils seront toujours là.
Il y a aussi les petits nouveaux. Ceux qui ne t’accordaient pas un regard « avant ». Subitement, ils deviennent tes meilleurs potes. Wait and see. On verra ce que ça donnera quand la vie nous rejouera un de ses petits coups de p… Parce qu’elle est comme ça, la vie : pleine de up and down. Tu piges?
Ensuite il y a les autres. Les autres qui étaient tristes pour vous quand vous pleuriez et qui se réjouissent avec vous. Qui vous motivent.Qui vous tiennent et que vous tenez.
Et avec ceux-là, bah, y a peu à dire : c’est juste la profonde amitié de pour toujours. Au-delà des épreuves, des joies, de la distance et du temps. Et à ceux-là, il faut que je dise :
Je vous aime. Plein et fort. Ma porte vous est ouverte pour toujours.
PS : oui, il y a bien une déclaration d’amour cachée dans cet article pour Zooey Deschanel. On se connaît pas. Je vous jure.
commentaires
Séverine rollin-Saunier
2018-12-21 11:50:48Mlsre
2014-12-01 12:01:15la ministresse
2014-11-29 13:56:41vanilleetlesvernis
2014-11-28 21:37:49Tequi
2014-11-28 17:33:55Billytisse
2014-11-28 13:31:00Lhana
2014-11-28 13:11:30