Facebook, c’est bien et c’est pas bien.
C’est bien pour échanger des infos, des idées, des blablas rigolos. C’est bien pour rencontrer des amis d’amis aussi. C’est bien pour se distraire etc.
Mais c’est pas bien pour un paquet d’autres raisons…
C’est pas bien parce qu’on doit supporter l’étalage de vie privée de nos contacts souffrant légèrement de diarrhée exhibitionniste. Dernièrement, sur un groupe, j’ai vu une nana demander publiquement ce qu’elle devait faire parce qu’elle pensait être enceinte, avec déballage de vie et tout et tout. Bonjour, mademoiselle, pour ça, il existe le PLANNING FAMILIAL hein… Sans compter que les gens qui te répondent vont souvent te dire tout et n’importe quoi. Donc on ne confond pas, merci. Sérieusement, qu’est-ce que tu fous???
On a aussi tous ceux qui se plaignent de leurs exs, ceux qui te racontent quand ils couchent, ceux qui se séparent et se remettent TOUTES les SEMAINES (avec changement de statut en couple, c’est compliqué, célibataire). Honnêtement, moi, ça me distrait. Mais c’est pas comme si ça faisait appel au meilleur de moi-même hein. En fait, tu es mon épisode de la soirée. Tu as vraiment envie d’être mon épisode de la soirée?
Pour ma part, je poste à tire-larigot sur FB. Sans rire, je pense qu’on peut savoir où je suis, avec qui je suis et pour combien de temps j’en ai. On connait mes opinions politiques, les sujets qui me tiennent à coeur, la dernière vidéo rigolote que j’ai likée etc. Cela dit, il faut se lever tôt pour savoir si je fréquente quelqu’un, si je suis heureuse, ce que je pense de mes exs… Enfin bref, je dis beaucoup mais rien d’important d’un point de vue personnel.
Alors c’est vrai, parfois, des liens se créent, comme ça, au travers des écrans. J’ai par exemple côtoyé ma copine Alex (sans doute mon meilleur exemple) pendant des années de façon uniquement virtuelle. Alors on chattait, bien entendu. Parfois, on se laissait aller à une ou deux confidences. Mais c’était virtuel. Et si le virtuel tend à faire croire à sa réalité, il met, au final, bien plus de temps à se concrétiser. Je connais Alexandra depuis environ 8 ans. C’est énorme. Mais combien d’années a-t-il fallu pour que je me dise qu’elle est une amie? Sans doute bien plus de la moitié.
Parfois, dans des périodes de solitude ou de déprime, on se laisse aller à considérer trop vite des gens comme des proches, tout simplement parce qu’ils sont disponibles à presque minuit lorsque l’on est isolé dans le silence. On finit par accorder plus d’importance que nécessaire à des inconnus, pour quelques échanges sur clavier.
On oublie ainsi une règle essentielle : une amitié, ça se construit avec le temps. On peut avoir un bon feeling, être sur une même longueur d’ondes ponctuellement, on peut se confier des trucs sur un sujet universel et ne rien avoir de plus à se dire. L’avantage qu’a FB de supprimer le premier rempart du physique (et j’entends par là tout : look, accent, âge…) devient soudain un désavantage : l’échange peut revêtir une profondeur qu’il n’a tout simplement pas. On croit nouer un lien, alors qu’il n’est que très superficiel.
Dans ce cas, si on est seul à croire à ce leurre, on subit une déconvenue lorsque la réalité se manifeste.
Il faut être bien armé et avoir un recul important lorsque l’on noue des liens virtuels. Les laisser à leur place, pour ce qu’ils sont : peu de choses. S’ils doivent devenir plus, alleluiah et vive la technologie. Mais on essaie de se remettre quand ça ne colle pas.
Sur internet, on peut prendre un <3 pour une déclaration d’amour. Or, si on avait la personne en face, peut-être qu’on comprendrait qu’il s’agit tout au plus d’un aimable sourire poli. Dans mon cas, s’il n’y a pas débordement de cœurs, ça veut juste dire que je suis contente. Mais chez d’autres, ça veut vraiment dire LOVE YA.
On peut aussi prendre une phrase pour un mega clash alors que pas du tout. En face, on aurait le rire de l’interlocuteur et on pigerait que c’est une simple vanne. Une réponse courte signifie parfois qu’on conduit, qu’on est en réunion ou qu’on est occupé. Pas forcément qu’on t’ignore.
Donc, il est toujours prudent de ne pas surinterpréter des propos écrits. On range sa parano au placard. Et si on démarre au quart de tour pour une conversation sur FB, on a franchement besoin d’éteindre le PC et de sortir voir des gens en vrai… Voire un psy.
Cependant, tout le monde fait bien comme il veut et il reste toujours la solution de dégager à tout jamais ceux qui nous saoulent. Les humoristes qui ne nous font pas rire, les étaleurs d’intimité qui finiront bien un jour par nous montrer leur b…, les assassins orthographiques, les lourds, les gens qui ne nous intéressent pas etc. Les casse-couilles qui font des tragédies, les méchants aussi. Et quand les méchants restent dans la friendlist de vos contacts, le mieux, c’est de les bloquer histoire de ne plus jamais les voir et qu’ils ne vous voient plus non plus. D’ailleurs, le blocage est idéal pour la paix de l’âme. Quelqu’un te saoule? Peu importe la raison, tu le bloques et tu as la paix ad vitam et surtout, ça t’évite les « mais pourquoi tu m’as virée??? » alors que, franchement, qui doit des comptes à une personne à qui on a parlé quelques semaines et puis silence radio hein?
Facebook n’est pas la vraie vie, je l’ai déjà dit et je le répète. Bloquer quelqu’un n’équivaut pas à supprimer son existence, pas de culpabilité à avoir. Cela signifie juste que tu ne l’invites plus « chez toi » et réciproquement.
commentaires
MsOriginalDoll
2015-01-20 11:22:38