Question lectrice : de la raison ou du cœur, que choisir? Entre avoir un enfant et garder un homme qui n’en veut pas, le cœur balance…
Rude question pour un article, ma chère. Mais je vais tenter de te répondre comme je répondrais si tu étais là, à table, avec moi, maintenant.
D’abord, je crois que les mots raison et cœur sont ici mal utilisés. C’est le cœur, quoiqu’il en soit, qui est tiraillé ici. C’est l’amour qui parle, autant pour l’homme que pour l’enfant.
C’est la première question cruciale. Les hommes n’ont pas forcément d’envie de paternité puisqu’elle n’est déjà pas liée à un flux hormonal chez eux. Ils n’ont parfois pas cette envie au même âge non plus. Mais parfois ils ont simplement peur, ils ne se sentent pas prêts ou sont tout simplement paniqués devant l’envie pressante de leur partenaire. Un ami m’a un jour confié avoir rompu avec sa douce qui désirait un enfant après quelques mois de relation. Elle avait 35 ans et était taraudée par cette envie devenue urgente. Il n’avait pas la sensation qu’elle voulait un enfant de lui mais un enfant pour elle parce qu’il lui restait « peu de temps ». Cette rupture était peut-être regrettable et s’ils avaient parlé un peu plus, peut-être auraient-ils moins souffert tous les deux. C’est une décision extrêmement importante, qui ne se règle pas en deux coups de cuillères à pot.
Je me rappelle qu’à l’arrivée de mes 30 ans, j’ai développé une véritable obsession. J’avais la sensation que le monde entier n’était peuplé que de femmes enceintes ou de jeunes mères et que ma vie n’avait aucun sens si je n’avais pas de bébé. Je ne pense pas que cette envie ait été plus réelle que les colères ou les larmes dictées par les hormones tous les mois. J’étais programmée, tout simplement. Étais-je forcément incomplète sans enfant? Avais-je forcément la fibre maternelle? Je n’en ai aucune idée. Je me suis laissée porter par tout ça sans vraiment y réfléchir. Et sans grande conscience qui plus est. Ai-je des regrets?Bien entendu, je ne regrette en aucun cas l’enfant que j’ai. Mais j’aurais pu/dû attendre le bon moment ou la bonne personne. Je pense que je savais, en mon for intérieur, que j’étais inconsciente de faire un enfant dans les circonstances dans lesquelles je me trouvais mais ce fut plus fort que moi. Je pense donc que toi aussi, tu possèdes en toi une petite voix qui peut t’aider à savoir si cette envie est réelle, hormonale, sensée, opportune ou pas. Ecoute cette voix.
N’oublions pas aussi la pression sociale. Ne pas avoir d’enfant quand on dépasse les 30 ans devient une tare en société. Et toi, tu n’as pas d’enfant? Mais pourquoi?
Or non, rien ne t’oblige à avoir un enfant. Parfois, on vit d’autres choses, on fait d’autres choix. Faire un enfant pour se soumettre à cette pression est une mauvaise raison également. Il faut aussi se poser cette question. Un enfant pour quoi finalement?
Ensuite, si l’envie d’enfant est réelle, si tu as réellement envie de consacrer des vingt prochaines années à une personne autre que toi-même et autre que l’homme que tu aimes et que ton amoureux ne partage pas cette envie, quel choix te reste-t-il?
Lui n’est pas en tort. Tu n’es pas en tort. Il ne te doit rien. Tu ne lui dois rien. On n’oblige pas quelqu’un à ce choix crucial qui engage toute une vie. Comme on n’oblige pas quelqu’un à y renoncer. Personne n’est en tort.
Mais soit l’un cède, soit oui, on se dit au revoir. Peu importe si c’est dur. Deux envies si inconciliables ne peuvent mener qu’à la rancœur. Alors ça mérite des discussions concrètes, une vraie mise à table, mais ça ne vaut aucune colère. De la tristesse sans doute si aucun n’est prêt à faire un pas vers l’autre, mais pas de colère.
Alors il faut bien conclure non? Je te dirai qu’ayant eu un enfant, j’ai refusé à un homme que j’aimais éperdument un second enfant. On a eu beau tenter, ça ne pouvait pas marcher. Je l’ai laissé/fait partir. Oh il me manque bien entendu. Mais je n’aurais pas été capable de recommencer toute cette aventure. Cela signifie-t-il que je ne l’aimais pas assez? Non. Je l’ai aimé assez pour le laisser s’en aller. Parce qu’encore une fois, tout le monde a le droit de faire son propre choix.
Le cœur ou la raison? Le cœur, ma chérie. Le cœur. A toi de savoir où il te mène.
Et tu sais quoi? Peu importe la voie que tu suivras : on se remet de tout. Ainsi va la vie.
commentaires
Kathleen
2017-08-27 21:27:54Hélène
2017-08-27 10:29:46Magda
2015-03-19 10:38:26Mlsre
2015-02-23 08:40:06tittounett
2015-02-21 18:33:48cali4
2015-02-21 13:12:26Laurianne LaCaille
2015-02-21 10:38:30Plumapaillette
2015-02-21 09:22:49