J’ai reçu il y a peu un long mail d’une demoiselle qui m’exposait un problème : étant en garde alternée chez son père et sa mère, elle se trouve partagée aujourd’hui. Son père veut déménager pour aller vivre avec sa nouvelle compagne, qu’il connaît depuis un mois, demandant ainsi à sa fille de changer de lycée, renonçant ainsi à des options qu’elle aime et qu’elle ne retrouvera pas ailleurs ainsi qu’à ses amis (et on sait à quel point les amitiés adolescentes sont vives). Son autre choix? Vivre chez sa mère à temps plein, avec qui elle s’entend peu, ce qui entraînerait également qu’elle ne verrait plus son jeune demi-frère, que son papa a eu d’une relation intermédiaire entre sa mère et son actuelle compagne… (Je ne sais pas si vous me suivez toujours).
Elle me demande si elle est égoïste puisque c’est ce que son père lui reproche en disant qu’il se sacrifie pour elle en restant là où ils sont…
Ajoutons que la nouvelle compagne refuse de déménager, pour sa part, pour ne pas déraciner son propre enfant.
Je n’arrive pas à savoir si je suis une affreuse mère poule d’être bouleversée ainsi par cette lecture, il faudra que vous m’éclairiez, chers lecteurs…
Je ne m’imagine pas deux secondes en train de déraciner Lola pour un amour neuf de quelques semaines. Je ne m’imagine pas deux secondes lui demandant de sacrifier ses études, ses amis, sa vie pour ça. Sachant que le nouvel amour vit à 45 minutes de chez moi, je suis certaine que je serais toute prête à faire des trajets pendant les deux ans d’études qui restent à mon enfant. Mais quoiqu’il arrive, jamais au grand jamais je ne lui dirais qu’elle est égoïste de refuser un tel bouleversement sachant que je lui en ai déjà imposé plusieurs.
J’ai beaucoup de peine pour cette petite lectrice si culpabilisée à l’idée de refuser le caprice de son père. Son courrier est rempli d’excuses et de « tu vas me prendre pour une sale ado égoïste ». Me voilà toute chamboulée par ces mots.
Ses arguments sont aussi valables que « mon lycée a un taux de 100% de réussite au bac et les options que j’ai choisies n’existent pas là où nous devons aller vivre ». Des arguments matures et probants. Bien plus matures que « tu es une vilaine égoïste, vois comme je me sacrifie en restant ici ».
Les solutions que je peux proposer?
– Apprendre à vivre avec sa mère à temps plein. La mésentente doit pouvoir se résoudre. Elle n’est peut-être pas aussi fun que le papa décrit, mais peut-être qu’elle mérite aussi un essai. Demander pour être chez son père tous les weekends afin de voir son demi-frère qui semble tant compter (et qui ne doit être là qu’en garde alternée aussi j’imagine).
OU
– Son père ne pourrait-il envisager, n’ayant sa fille qu’en alterné, d’aller vivre chez sa compagne une semaine sur deux pendant les deux ans d’études qui restent à sa fille?
Je sais, ça semble fou de proposer à un parent d’avoir deux maisons hein?
On le demande à 50% des enfants mais jamais on n’envisage cette solution en tant qu’adulte, dirait-on.
On choisit de faire des enfants qui ne demandent pas à être chahutés au rythme de nos relations passagères. On se doit au moins de leur garantir un peu de stabilité ou, au moins, de ne pas leur reprocher de souffrir au gré de nos choix d’adultes.
Mais peut-être que je suis vraiment une mère poule. Vous allez m’éclairer…
commentaires
Cha
2015-06-12 07:27:59Cyrielle
2015-06-11 17:16:16Livia
2015-06-11 13:19:26Nath
2015-06-11 12:53:04Laura
2015-06-11 10:58:28Florence Casse
2015-06-11 10:25:57Catherine
2015-06-11 10:23:24Mad
2015-06-11 08:12:53