Je dégaine mon grand âge pour aborder un sujet venu sur le tapis avec des gens plus jeunes que moi (oui, ça devient difficile d’être la plus jeune, kestuveu…)
L’une de ces personnes évoquaient l’amour fou ressenti pour un garçon récemment rencontré. « Trop sur la même longueur d’ondes, attirance physique etc ». Ce à quoi j’ai répondu que « elle était amoureuse quoi ».
« Ouais, je l’aime », me dit-elle.
« Non, t’es amoureuse, tu ne peux pas encore dire que tu l’aimes alors que tu le connais depuis deux semaines », lui dis-je. Et voici la demoiselle vexée avant même de me laisser le temps de développer.
Alors je développe ici, au fond, ça peut servir.
Etre amoureux, c’est super. C’est excitant, c’est nouveau, c’est passionnant. On a des papillons dans le ventre, des sueurs froides à l’idée de ne plus avoir de nouvelles, des palpitations au moindre croisement de pupilles, la tension qui grimpe au moindre bout de peau aperçu.
Etre amoureux, c’est soudain, ça se fait vite, ça ne se choisit pas vraiment,
C’est intense, souvent aussi bon que douloureux.
Etre amoureux, ça ferme un peu au monde. On se crée une bulle à deux parce que personne ne peut comprendre.
Ça a aussi un petit goût d’adolescence à tout âge, ça rend un peu con, on se perd un peu pendant un instant, on minaude, on rougit, on rit plus fort…
Etre amoureux, c’est ne voir aucun défaut de l’autre, fermer les yeux sur des évidences, être d’accord sur presque tout, même si au fond, de n’importe quelle autre personne, on n’aurait pas accepté les propos.
Etre amoureux, c’est fragile et aussi instable qu’une bulle de savon.
Etre amoureux, c’est la vibration la plus forte de l’échelle émotionnelle.
Là, on quitte le level émotionnel pour entrer dans le sentiment. Quand l’émotion est soudaine et prenante, irrésistible et dévorante, le sentiment s’ancre en douceur, s’installe, fait son nid sans qu’on le ressente comme un tourbillon bouleversant.
Aimer, c’est pour les amoureux qui ont eu la chance de transformer l’état amoureux en amour. Ou c’est une chose étrange qui se construit en douceur dans le temps sans même que tu la vois venir.
Aimer, c’est pour les amis, la famille aussi, pas forcément les amours.
Aimer, ça ouvre aux autres, à tous les autres. Parce que ça se partage.
Aimer c’est se sentir mieux quand l’être aimé est là ou tout simplement en sachant qu’il est là, quelque part. Savoir qu’on est meilleur à deux que seul. Aimer c’est s’apporter des choses qui manquent avec une complétude rassurante et douce.
Aimer c’est solide comme une construction dont les fondations sont profondes.
Quand on aime, on évite les crises et les tempêtes des amoureux parce qu’on peut parler et réfléchir, on grandit en se nourrissant l’un de l’autre.
Et donc pour ma part, il n’y a RIEN dont je me méfie plus que le sentiment amoureux. C’est chouette, je ne dis pas. Mais quand ça m’arrive, je me méfie de moi-même, de mes pensées, de mes émotions et surtout de mes décisions.
Est-ce que ça fait de moi une maniaque du contrôle? Peut-être. Mais j’ai appris avec le temps que l’état amoureux me fait perdre de vue tout ce que je suis, mes envies profondes et mes objectifs.
Alors qu’aimer, au fond, ça fait justement exactement le contraire.
Peut-être suffit-il tout simplement de ne rien décider avant de passer d’un état à l’autre?
Ah oui, voilà, c’est ça mon conseil du jour : si être amoureux, c’est super, fiez-vous plutôt à la relation qui ne vous fait pas vivre les montagnes russes et installez-vous là où vous sentez pousser des racines. C’est bien aussi, les racines.
commentaires
Catherine
2017-04-21 20:15:52Odélie
2015-06-15 22:43:39Juliette
2015-06-15 15:14:29Kelly
2015-06-15 11:25:17Ka
2015-06-15 10:40:50rebecca
2015-06-15 10:38:41Ga
2015-06-15 10:26:23Florence Casse
2015-06-15 10:08:48