Un lecteur a répondu à l’article de Gab sur le célibat en disant qu’il aimerait connaître mon opinion de vieille (bon, il a formulé ça mieux, rassurez-vous) sur le sujet. Il suggérait que la difficulté était moindre à 20 ans qu’à 40…
Bon, je me colle au sujet…
Donc oui, j’ai bientôt 39 ans et je suis célibataire.
Ma dernière relation sérieuse remonte à plus d’un an et objectivement, moi aussi je le vis bien.
A vingt ans, j’aurais fait une dépression. Je ne vivais qu’au travers d’un homme qui m’aimait (ou je m’accrochais avec désespoir à ceux qui ne m’aimaient pas en quémandant leur amour, ce qui était bien pire).
Aujourd’hui, seule, je m’épanouis comme jamais.
En couple, j’étais si concentrée sur l’autre, son avis, ses désirs, ses besoins, que je ne me penchais que rarement sur les miens. J’imagine bien entendu que ce n’est pas le cas de tous les couples et que nombreux sont ceux qui s’épanouissent ensemble mais n’ayant pas eu, je pense, un exemple limpide de couple construit dans cette optique, je dois avoir eu du mal à saisir le principe.
C’est depuis que j’ai admis que je ne mourrais pas de solitude et de désespoir si je restais seule que ma vie a réellement commencé à fonctionner.
Je lisais une lectrice disant à Gab qu’elle n’était pas seule matin et soir, qu’elle m’avait et avait sa nièce et j’imagine que c’est un argument qu’on peut m’avancer également.
Je répondrais tout simplement que rien n’empêche personne en 2015 de vivre en colocation même à 40 ans. Des tas de citadins le font et beaucoup finissent par le faire par choix.
Cette lectrice lui disait également qu’elle avait une vie privilégiée parce qu’elle était invitée partout et entourée de nombreux amis. J’aimerais rappeler que cette vie privilégiée est arrivée grâce au blog. Et le blog, sans nos célibats respectifs, ne serait pas ce qu’il est, loin s’en faut.
Rien de ce que nous avons la chance d’avoir aujourd’hui n’existerait sans des heures de travail acharné, travail qui aurait été impossible avec deux hommes à la maison ou dans deux maisons séparées.
Alors admettons que le blog décède de sa belle mort là de suite, que Gab déménage et que je me retrouve seule. Déjà, ne croyez surtout pas que je n’ai jamais vécu de tels moments. J’ai connu de looooooooongues soirées coincée dans mon salon avec ma fille qui dormait en haut.
Si cela devait recommencer? je recommencerais tout simplement depuis le début… J’inviterais des amis, j’organiserais des sorties en famille et surtout, je me consacrerais à une passion d’une manière ou d’une autre.
Je pense qu’il est faux de croire qu’un compagnon est la garantie du bonheur à 20 ans comme à 40. Le bonheur devrait être possible AVANT la relation sinon on en attend bien trop.
Par contre, contrairement au premier lecteur évoqué, je pense qu’il est plus simple d’être célibataire à 40 ans qu’à 20 : à 20 on a la pression de la société qui t’impose l’idée que tu DOIS construire ta vie. J’entends des jeunes femmes me dire « j’ai 26 ans, il me reste 2 ans pour trouver un homme bien parce qu’ensuite il faut encore 2 ans au minimum avant d’avoir un enfant ». J’ai pensé comme ça. A 40 ans, je suis libérée totalement de cette donnée temporelle et je ne voudrais pas avoir à la subir à nouveau.
Je n’ai pas non plus l’impression que la société veut absolument que je me case. En tout cas beaucoup moins qu’à 25 ans.
Quant au manque affectif, il semblerait que je sois entourée d’amis suffisamment présents et aimants que ça ne me manque pas. Je crois que finalement, on se donne assez d’amour les uns aux autres. Etre célibataire ne signifie pas être privé d’amour, vivre dans la solitude atroce. Faut arrêter de confondre. Je connais des couples qui se sentent bien plus seuls que bien des célibataires.
En résumé, ce que mon célibat m’a apporté, c’est la certitude que je me suffis et que je suis capable de rebondir. Je suis capable de gérer une maison seule, en faisant deux boulots s’il le faut, capable de me cultiver seule, m’amuser seule, me faire des amis seule et recommencer à zéro tout ça s’il le faut un jour.
Me « remettre sur le marché » est une option, bien entendu. Mais je crois qu’alors c’est se mettre dans une quête et je n’en ai pas le temps ni l’envie. Ça arrivera ou pas et ce n’est pas grave. C’est peut-être ça le problème : y voyant moins d’utilité, je consens à moins de sacrifices…
La vie est belle de tous les côtés de la balance, mes enfants. Il suffit de s’ouvrir un peu au monde qui nous entoure…
commentaires
Delanoyer Sylviane
2019-08-21 16:19:50un vieux
2015-06-25 23:39:04Mlsre
2015-06-25 09:22:29