Faut que je vous avoue un truc : des fois, je pète un plomb.
C’est pas que je sois soupe au lait, pas que je sois particulièrement susceptible, pas que je sois difficile non, mais j’ai un petit bouton secret.
C’est qu’un petit truc de rien du tout, mais un petit truc qui peut déclencher des réactions en chaîne que tu peux pas prévoir.
Tu peux me dire que j’ai pris dix kilos, tu peux que dire que j’ai un QI d’huître, tu peux même me dire la pire des horreurs, je peux le prendre très bien. Sauf qu’il y a la manière.
En gros, surtout, SURTOUT, tu ne me parles pas MAL. Evite le ton hautain de merde péteuse qui se sent hyper supérieure sinon, c’est plus fort que moi, je vois rouge.
Et ça marche avec n’importe qui hein.
La pote : je l’aime d’amour hein la pote à laquelle je pense. Mais elle a déjà un staïle mega Bécébégé alors il suffit que (beurrée un peu) elle me prenne de haut et là, bam, je monte dans les tours. Alors comme elle crie aussi fort que moi, à nous deux, on peut faire un concert.
La mère : c’est simple, elle, j’ai pas le droit moral de me mettre à lui beugler dessus comme une hystérique. Alors en général, je pleure dedans. De rage. Genre je chiale ma haine profonde à l’intérieur et à l’extérieur c’est ça :
L’élève : je suis une prof raisonnablement cool. J’accepte que tu boives en classe, j’accepte qu’on se vanne un peu gentiment quand ça fait longtemps qu’on se connaît, je dis rien si t’es discret avec ton téléphone. Par contre, tente, juste pour voir, de me prendre de haut. Juste pour voir hein parce qu’une fois que t’auras vu, tu le feras plus. Jamais. Voire tu t’en rappelleras encore le jour de ta mort comme du jour où déjà tu as vu ta vie défiler. Souvent, ça passe par de la mega vanne vilaine et ça se termine par une éjection en bonne et due forme, sac, veste, plumier, MP3, tout compris, je fais un pack.
Le Jules : alors lui c’est le champion du monde pour que je pète un plomb. Faut déjà imaginer qu’il fait 1m96 (32cm de plus que moi), Jules. Pour quelque chose comme 100kg. Bon en gros, c’est deux fois moi. Alors c’est pas comme s’il avait besoin de prendre un air supérieur puisqu’il voit déjà le monde du haut de sa tour. Du coup, quand LUI prend un air supérieur, c’est simple, ça me fait ça :
Et là, je mute.
Et s’il a le malheur malheureux de pousser plus loin, c’est simple, je fight. Je lance en général le moindre truc qui me tombe sous la main (ex réel : la poêle en train de cuire des saucisses – qu’il a eu le culot d’éviter…). Ou, s’il est proche, je me lance comme une furie (ridicule) me heurtant à un mur d’impassibilité mâle.
Et pour être aussi ridicule de Bella, faut déjà se lever tôt hein…
Bref, au fond c’est le seul avec qui la lutte est inégale (ou carrément pas en ma faveur). Donc je vais réfléchir à une façon de soigner cette petite tendance colérique. Parce que franchement ça m’épuise, on se rend pas compte…
Et après j’ai besoin d’un gros câlin. C’est gênant.
Donc bref, Chéri, tu sais que t’es le plus fort. Alors plie devant mes yeux de biche et fais pas ton malin, t’as pas b’soin. Sauf si vraiment tu aimes quand je pète un plomb !