J’ai invité ma copine Carole, rédactrice du blog Belle Toi-même, à venir contribuer à Imparfaites.
Pourquoi?
Bah les gars, parce que je ne détiens pas la science infuse et que dans la vie, c’est un peu chacun son domaine. Carole est assistante sociale et diplômée en sexologie clinique.
Je vous laisse donc entre de bonnes mains, les siennes!
Hommes, femmes, nous sommes compliqués par nature, simplement parce que nous sommes des êtres humains.
Mais sans plonger tête la première dans les clichés, on fonctionne quand même pas pareils. Le corps de la femme est une machine si perfectionnée qu’elle demande de la patience pour avancer correctement.
Si on se penche sur notre sexualité, elle est complexe à plus d’un égard.
Le temps nous change, notre séduction et le rapport à notre corps aussi.
Pas simple de construire sa féminité et ce même avec les révolutions passées. La gent féminine est aujourd’hui plus émancipée, elle peut s’assumer financièrement et n’est plus autant à la merci du système patriarcal (un peu hein, pas trop, faudrait pas déconner non plus…).
Les hommes ne sont pas mieux lotis: performance et virilité absolue sont au programme. Vas-y trouver ce fameux point G sans carte, sans GPS et en après-ski*.
*les scientifiques ne sont pas tous d’accord sur l’existence de ce point G. Et évite les après-ski. Non vraiment évite…
Ce qui est encore moins simple c’est de construire sa sexualité dans une société si permissive et pourtant si fermée au dialogue et prompte au jugement.
Je t’explique mon point de vue…
Partout les corps sont hypersexualisés. A la télévision, sur Facebook, Instagram, dans les magazines, on trouve des corps mis en scène de manière suggestive. Je te mets d’ailleurs au défi, toi derrière ton écran, d’ouvrir l’un des médias cités et de ne pas tomber sur une photo ou une vidéo où tu ne verras pas une homme ou une femme avec une tenue plus ou moins légère (ou pas de tenue du tout).
Ne vous méprenez pas je suis pour la liberté des corps, des mentalités et surtout la liberté de porter ce que l’on a envie sans se faire poursuivre dans la rue mais ce n’est pas la question. J’essaie plutôt de mettre en lumière l’attitude et l’hypocrisie qui va avec.
Donc vous pouvez très facilement trouver des tenues mettant vos atouts en valeurs mais quand il s’agit de sexualité et d’intimité c’est le silence absolu sauf pour les blagues bien salaces où tout le monde rigole à gorge déployée.
Paradoxalement, une femme qui vit pleinement sa sexualité et ses choix est perçue comme une dévergondée sans morale et sans éducation. Slut shaming bonjour…
Sextoys, littérature érotique, cuisine aphrodisiaque et autres joyeusetés du genre ont leur succès mais sommes-nous libérés et épanouis pour autant?
Ben je pense pas non…
Comment ça commence?
J’estime qu’à partir du moment où on commence à avoir une sexualité il faut être informé. La plupart du temps on insiste sur les risques et c’est important de le faire. Parce que vu la recrudescence des infections sexuellement transmissibles, ça non plus c’est pas gagné.
Je sais que des cours d’éducation sexuelle sont donnés dans certaines écoles, c’est déjà pas mal. Mais rappelle-toi un peu…
T’es ado, au milieu de toute ta classe, on te montre un dessin ou si tu as de la chance un modèle anatomique, on t’explique gentiment que ceci est ton corps. Amen.
Là-dedans aucune place pour la diversité, ah ben oui les modèles sont rarement autrement que caucasien, parfaitement lisses et parfaits.
Je sais pas vous mais je n’aurais jamais posé une question sans avoir peur de passer pour la s*** de la classe. Slut shaming rebonjour…
Qu’est ce qu’on fait du reste? Ben rien…
Va t-en expliquer à un adolescent déjà si occupé par la construction de lui-même qu’il y autant de formes de vulves et de pénis que de types de visages!
Si t’es un minimum curieux, tu partiras en exploration et avec un peu de chance tu iras chercher les bonnes infos plus loin. Si pas, tu resteras longtemps dans l’idée que ton sexe n’est pas « comme il faut » et qu’une relation sexuelle dure 40 min sans préliminaires si tu vois ce que je veux dire.
Qu’est-ce que cela entraîne?
Une méconnaissance absolue, ou toute relative, qui passera par la pornographie, de son propre corps.
Tu me diras peut-être que c’est pas si grave et gentiment je vais te tapoter le dos et te dire que si, ça l’est. En prime je suis pas radine je vais te faire un betch pour te préparer à la révélation qui va suivre.
Je pense que je vais faire ce rappel jusqu’à la fin de ma vie:
C’est du cinéma avec des plans bien étudiés (ou pas), des scénarios (très pauvres), un montage final (pas de mauvais jeux de mots…) et des acteurs aseptisés (mauvais, autant que mon jeu de mots).
Si mes mots ne suffisent pas, vous trouverez un documentaire sur Netflix. Ça s’appelle Turned On et c’est pas mal fait. En 6 épisodes, très loin du côté du côté paillette, on y retrouve plusieurs facettes de la sexualité. Le documentaire aborde autant la vie des camgirls que le côté faussement personnalisé, dangereux et jetable des relations virtuelles en passant par l’envers du décor du porno. Et c’est précisément cet épisode, le 4, qui illustre ce que j’essaie d’expliquer.
Je ne condamne pas la pornographie, ce serait comme condamner les films à l’eau de rose parce qu’ils donnent une image faussée de la vie amoureuse.
Si vous voulez, je vous ferai un article plus complet là-dessus mais ici je voudrais seulement faire le lien entre la connaissance de soi et une sexualité de qualité.
Comment changer les choses?
Il faudrait se libérer des modèles préconçus et trouver son propre confort. A l’instar du bodypositiv, il existe le sexpositiv.
Le sexpositiv, c’est encourager une sexualité sans tabous, saine et sûre en mettant un accent particulier sur le consentement. C’est possible en n’émettant pas de jugement moral ou de valeur sur les choix et les préférences de chacun.
Je précise donc que je n’essaie pas de vous encourager à une sexualité débridée ou à une abstinence totale mais à des relations dans lesquelles on se sent à l’aise en accord avec soi-même.
Maintenant que vous avez une vue d’ensemble je vous propose un petit rendez-vous plus ou moins platonique.
Noooon pas ce genre de rencard, on est sans doute trop nombreux… Plutôt 3 articles faisant suite à celui-ci.
Le premier sur la sexualité personnelle, celle qu’on gère dans sa tête même quand on est deux. Un peu plus axé sur nous mesdames et mesdemoiselles.
Le deuxième sur la sexualité en couple, l’accord ou les désaccords avec l’autre et quelques outils à manier à votre goût pour s’épanouir.
Et le dernier, qui répondra à vos questions. Idées reçues, peurs, doutes, « suis-je la/le seul(e) à penser que… »,… Puisque je ne suis pas télépathe, vous pourrez poser vos questions de deux manières différentes : par mail sur l’adresse belletoimeme@outlook.be et via messenger sur la page Facebook de Belletoimeme. Je vous garantis une discrétion absolue évidemment. Pas de noms, pas de visages. Juste des questions que, je vous rassure, vous ne serez pas les seuls à vous poser (femme ou homme of course).
Dans cet ordre ou pas.
Je vous précise je ne suis pas gyneco donc peu importe où ça vous chatouille je pourrai pas vous aider. À moins que…
Carole <3
commentaires
Lena
2017-07-07 19:13:28Billie A.
2017-07-05 11:48:25