Depuis que je bosse pour ADNC, je fais des constats sur l’humanité. Un peu les mêmes que dans l’enseignement cela dit, mais en plus drôles parce que ça a moins d’incidence sur mes nerfs.
Je m’explique : chaque mois, nous recrutons une dizaine de nouvelles conseillères indépendantes. Qui dit indépendantes dit « tu bosses quand tu veux, nous on assure ta formation mais tu te prends en main à hauteur de ce que tu veux gagner ».
Eh ben les gens ne veulent pas gagner grand-chose.
Nous donnons une formation gratuite le lundi soir. Gratuite MAIS importante puisqu’on présente la collection, on explique comment conseiller les gens, on présente les nouveautés, on fait des exercices etc. Bref, une formation.
Eh ben vous n’imaginez pas le nombre de malades du lundi.
Des malades, des gens qui ne savent pas venir parce que le chien est suicidaire, d’autres qui ont des soucis d’essuies-glaces. Le lundi, c’est devenu mon jour favori pour collecter les excuses pourrites. Je m’attends carrément à « ma grand-mère est tombée dans le mixer ».
Alors que moi j’aime bien le lundi. Bon, soit, c’est surtout à cause du verre après qui permet franchement de relâcher la pression mais quand même : le lundi, c’est l’équipe réunie quoi.
Alors je repense à mes élèves qui ont tant de mal à rendre un travail parce que l’imprimante n’allait pas (depuis trois mois), qui n’ont pas pu étudier parce que « ils avaient foot », qui n’ont pas pu venir à cause de la grève des bus (alors qu’ils habitent devant l’école – anecdote véridique qui date de pas plus tard que mardi… 5 présents sur 18 sachant qu’un seul prenait le bus et qu’ils avaient eu un mot signalant que 95% des professeurs seraient présents…).
Et je me dis que les excuses, c’est quand même un truc pratique pour éviter de se sortir les doigts de là où ils sont.
Je ne crois même pas que les gens fassent ça par paresse au final. Je crois que les gens ont surtout une trouille bleue d’essayer de réussir quelque chose. Parce que ça fiche méchamment la trouille d’envisager de se casser la figure hein?
C’est bien plus facile de se dire que « non mais j’avais pas le temps » ou « je ne suis pas certaine que ce soit le bon truc pour moi » que de se dire « ok, j’ai essayé et je me suis planté ».
Alors on préfère ne rien faire et attendre que le temps passe.
Au risque de ne rien faire de sa vie.
C’est dommage parce que ça a quand même vachement plus de panache, un plantage magistral après efforts qu’un renoncement initial.
Et puis c’est le meilleur moyen de ne jamais réussir aussi.
Mais ok, tu ne peux pas venir parce que ton voisin a mis la musique trop fort et t’as pas dormi. Non, vraiment, ok.
Chrys
commentaires
Ka
2016-06-03 07:05:11Seb
2016-06-02 19:01:35Aurore
2016-06-02 15:42:30Florence Casse
2016-06-02 15:17:51