Cela faisait longtemps que nous n’avions plus fait de portrait d’homme. Certaines nous ont rappelé la bonne époque du manipulateur ou du Dragueur Compulsif. Et je me suis dit qu’il serait bon de reprendre la série de portrait là où nous l’avions laissée, en parlant avec vous d’un type d’homme : l’Homme à Femmes d’Apparat (HFA).
Avant toute chose, cadrons le débat : on est dans une sphère sociale où il y a du blé.
Parce qu’une femme d’apparat, ça ne se trouve pas n’importe où : ça s’achète.
Pour faire simple, l’HFA est riche, plus tout jeune, pas trop mal, voire beau (il a du temps devant lui pour s’entretenir et a souvent eu une brave épouse qui élevait sa marmaille pendant qu’il allait au sport). Mais surtout, il est riche. Ou au moins, les gens le croient.
Les filles savent qu’il n’emmène que dans les bons restos, qu’il ne demande jamais à ce qu’on paie l’addition et imagine aisément que, lorsqu’on va faire les magasins avec lui, il porte les sacs en sortant la CB.
Il est le candidat idéal de la coureuse de dot parce que, non content d’être un bon investissement, il est baisable pendant encore une petite dizaine d’années. Après ça, il sera temps d’aviser, de divorcer en emportant une confortable pension alimentaire pour le Xième enfant qu’elle lui aura fait. En attendant, elle se fera dorloter comme ses autres enfants, tapant du pied pour avoir un cadeau, faisant la moue, la petite fille mignonne et la belle-mère rigolote qui a le même âge mental que la progéniture.
L’HFA n’est pas un mauvais bougre : il n’est tout simplement pas dérangé par une relation monétaire, même dans sa famille. Il achète sa femme parce qu’elle fait bien. Parce que quand il sort, on la lui admire. Comme sa BAGNOLE. Il emmène sa femme en public souvent parce qu’il a envie qu’on l’envie pour sa possession. Ni plus ni moins.
Et il est récompensé à hauteur de son investissement : il a, au sein de son foyer, un semblant d’amour. Mais c’est toujours ça de pris. Il s’entend dire des « Chérid’amouuuuuuur » toutes les fois où il lui offre le niveau de vie qu’elle attend, exactement comme une enfant trop gâtée à la foire ou un Sims dont les jauges sont pleines et s’il a besoin d’un vrai soutien, il se débrouille pour aller le chercher chez une brave fille sympa prête à lui faire son ménage ou à le soutenir dans tous ses projets. L’HFA est comme ça : il se débrouille pour avoir le beurre, l’argent du beurre, le sourire de la crémière et même sa cousine avec.
Non. En aucun cas. Si vous avez le physique d’une femme de footballeur (oui enfin, vous voyez de quoi je parle) et que vous avez un QI, un coeur et un minimum d’amour propre, les HFA vous laisseront froides. D’ailleurs vous ne les intéresserez pas : ils ne cherchent pas à être aimés pour qui ils sont et vous n’êtes pas prêtes à vous pâmer à chaque affaire qu’il a bouclée.
C’est facile : il cherche un PHYSIQUE. Et il est difficile. Exactement comme lorsque moi, j’achète une veste : les boutons sont trop ceci ou pas assez cela. Parce que ce qu’il veut, ce n’est pas sa tendresse, son soutien ou son amour, non. Ce qu’il veut, c’est l’effet de fierté qu’elle lui procurera quand il la regardera et, sommet du sommet, l’effet qu’elle produira sur les gens qui la regarderont.
Par contre, sur le fond, il n’est pas difficile : chacune a sa chance pour peu que le physique soit là. La première qui sautera sur l’occase et plantera son drapeau dans la place, mettant le grappin sur ses enfants, sera la bonne.
Laissons-le être ce qu’il est : un homme qui a réussi. Parce que c’est ce qu’il veut être. Il se fout bien d’être un grand homme. Il veut juste être un homme qui brille.
Ce n’est pas tant que le HFA est un con sans coeur. Il peut même avoir une certaine profondeur parfois. C’est tout simplement qu’il vit dans un monde si superficiel qu’il fait passer l’image avant tout, même dans ses relations. Lui qui cherche le grand amour, il a tellement placé ses billes dans un panier percé, qu’il se demandera toute sa vie pourquoi ses sentiments sont volatiles. Il a confondu compagne de vie et preuve irréfutable d’ascension sociale, en oubliant que ce sont les femmes de sa vie (épouse compréhensive, mère aimante, soeur soumise) qui lui ont permis de devenir ce qu’il est.
Et puis prions aussi pour qu’il ne se rate pas professionnellement, parce qu’il n’aurait aucun soutien venant de sa poule, qui aurait vite fait de fuir le poulailler pour un autre coq mieux loti.
Mes conseils pour finir :
Avant tout, que tu aies le physique ou pas : NE T’Y ATTACHE PAS.
Parce que, s’il arrive à retenir ton prénom au bout de trois semaines, s’il te répond à chaque seconde (oui, moi, jusqu’il y a peu, je pensais que c’était une preuve de fiabilité), n’oublie jamais que l’HFA t’estime remplaçable. Toujours. Tu n’es rien qu’un autre bibelot de plus, au même titre que sa montre ou sa voiture. Méfie-toi du jour où il refera la déco, tu pourrais bien faire partie du convoi de départ.
commentaires
Seb
2015-10-07 10:46:00Audrey
2015-10-02 16:54:16Claire
2015-10-01 16:41:47Laura
2015-10-01 11:44:25