Ma chérie, sortons des clichés sociétaux.

Une amie est venue papoter à la maison récemment. Elle traverse une crise (passagère, Copine, chte jure). Mais j’aimerais qu’on se penche un instant sur un épisode savoureux de notre échange et surtout sur une réplique de son EX Jules (oui, je le mets en grand, c’est mérité) parce que je crois que j’ai rarement entendu un truc aussi foireux qu’il en devient hilarant.

Donc ma Copine d’Amour, qui est du genre cœur d’artichaut tout mou débordant d’amour et de douceur, toujours souriante, un petit soleil, est sortie quelques mois avec un homme fraîchement séparé.

Déclarations d’amour, grands moments romantiques et tout à l’appui. Bref, le bonheur.

Et il y a quelques jours, vlatipa que ledit monsieur lui déclare qu’il n’a jamais aimé comme il l’aime, qu’il n’a jamais connu ça étouétou, une fois de plus.

Mais il ajoute un MAIS. (Là, ça devient moche. Tout ce qui vient après MAIS est toujours moche. Vous allez voir que lui, il a battu tous les records…)

MAIS donc il aime tellement son enfant qu’il envisage de retourner avec la maman qu’il n’aime plus.

Est-ce que je trouve ça ignoble? Non, absolument pas. C’est pas ici que c’est répugnant. Que nenni. Un homme qui sacrifierait son cœur pour son enfant, bien que je pense qu’il irait droit à l’échec et donnerait un très mauvais exemple de choix de vie à sa progéniture, serait courageux.

Non, non, c’est pas là que c’est crade.

Il va donc retourner avec la maman. MAIS (oui il aime les mais) il aurait voulu savoir si mon amie et lui pourraient éventuellement continuer leur si belle histoire sur le côté, voyez?

Afin de vérifier, la demoiselle lui dit « non mais attends, tu me souhaites une vie de soirées solitaires, pendant que tu dors avec ta femme, c’est ça? Parce que tu comptes toujours dormir avec ta femme je suppose? »

Il confirme.

« Mais tu es en train de me demander de devenir ta maîtresse en fait? »

Et c’est Là mes amis que le monsieur a touché le fond du fond de la réplique de minable qui devrait manger un bout d’asphalte pour se sentir vivre…

Vous savez ce qu’il lui a dit?

Ma chérie, s’il te plaît, sortons des clichés sociétaux.

Honnêtement, quand elle me l’a raconté, j’ai ri. Quel type ose sortir une telle réplique? Je veux dire hormis Barney Stinson qui est, rappelons-le, un PERSONNAGE DE SÉRIE HUMORISTIQUE.

Alors Mec, permets-moi de prendre la parole à la place de toutes ces femmes à qui on a, par le passé, demandé de « sortir des clichés sociétaux ».

Tu. Es. Une. Petite. Merde.

(Je sais, chuis méchante. Dure. Pas cool. Sauf que c’est juste la deuxième copine à qui on fait la MÊME proposition cette semaine et même sans la phrase de merde, ça reste une proposition minable)

C’est donc ça l’exemple merveilleux que tu veux donner à ton enfant, dis?

L’exemple d’un type qui a une si haute opinion de sa toute petite personne qu’il s’estime trop bien pour suffire à une seule femme. Un type qui singe l’amour partout, à la maison comme chez sa maîtresse, mais qui a tout SAUF l’aptitude de donner quelque chose de sincère.

Tu lui souhaites quoi, à ce grand amour de ta vie? Une vie seule à t’attendre pendant que tu es en famille? Des vacances en solo? Des Noël solitaires? Des anniversaires à t’attendre?

MAIS QUI ES-TU POUR DEMANDER UNE TELLE CHOSE?

T’as raison, faut sortir des clichés sociétaux : faut que les femmes arrêtent de rêver au grand amour devant des petites fiottes dans ton genre.

Faut sortir des clichés sociétaux. Comme le tien, de cliché. Le mari qui trompe sa femme en faisant croire à une autre qu’il l’aime du fond du coeur, tu trouves pas que c’est un énorme cliché sociétal ça?

Alors arrête de lui remuer le couteau dans la plaie sur laquelle tu jettes déjà du vinaigre tous les jours par ta seule existence.

Tu n’es pas un homme, mon fils.

Et je plains sincèrement le tien.