Ma tondeuse, cette pute. (Article grossier)

S’il y a une chose dans mon quotidien qui me rend atrocement grossière, c’est elle.

Vous remarquerez que je ne prends même pas la peine de lui faire une jolie photo. Elle peut mourir.
Je vous explique.
Avant elle, j’avais une chouette petite tondeuse électrique. Il m’arrivait bien de temps en temps de tondre le fil mais j’avais appris à réparer donc elle fonctionnait très bien malgré tout le scotch qui entourait le câble.

Sauf qu’un jour, je l’ai filée à mon beau-père pour un « entretien ». Elle y est décédée dans d’atroces souffrances.

Alors il m’a OBLIGEE à acheter celle-ci. Parce que « c’est quand même mieux sans fil ».

Depuis, voici mon quotidien tonte :

Sortir l’engin du garage. Le traîner en ahanant dans les cailloux jusque l’herbe. Qui se trouve en hauteur, forcément. En règle générale, les gens s’arrêtent déjà pour me regarder essayer de la pousser, puis non, finalement je vais la tirer, ah non c’est pas mieux, je vais pousser plutôt. A force de la tourner, je fais des symboles dans mes cailloux d’allée. Genre ça :

Donc non, y avait pas d’extraterrestres. C’est juste une nana avec une tondeuse trop lourde.
Une fois que je l’ai hissée dans l’herbe (déjà en sueur et pas trop de bonne humeur), il faut la démarrer. ET C’EST LA que ça merde. C’est simple, il faut tirer sur un câble de toutes ses forces. Ca semble tout con dit comme ça hein? Sauf que toutes mes forces à moi, c’est pas assez apparemment. Donc je tire un demi milliard de fois, je deviens pivoine d’énervement et d’effort, j’essaie à deux bras, à un, avec de l’élan, sans, par devant, par derrière et je ponctue tous ces essais d’un énorme « PUTAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIN » en général guttural.
Puis, à un moment, elle prend. Va savoir pourquoi. Et ça me fait un effet de fou. Genre c’est Noël.
Après, c’est pire qu’un stress d’examen : je dois me GROUILLER SA MERE pour tondre AVANT qu’elle ne s’arrête. Quand le bac est plein, c’est limite la crise d’angoisse à l’idée de la laisser sur pause histoire de vider les herbes. Parce qu’elle se laisse pas faire tu vois? Elle guette. Elle attend que je la délaisse une seconde pour s’arrêter cette SALOPE d’enflure d’engin du Diable. Et quand elle s’arrête à la moitié du jardin, n’espère pas la redémarrer hein. QUE NENNI. Elle va bien te laisser dans la merde avec ton jardin à moitié tondu et tes yeux pour pleurer.
La dernière fois que ça m’est arrivé, on a tondu au coupe-bordures. Et on a ramassé les herbes à la main. Façon Guantanamo du jardin stu veux.

Bref, tu vois, ma tondeuse, j’l’aime pas. Le jour de la tonte, j’ai besoin d’une préparation mentale de dingue. Genre faut pas me parler avant. Ni pendant d’ailleurs. D’ailleurs aujourd’hui j’ai répondu « Fais comme tu veux, je peux pas te parler sinon elle va m’entendre et s’arrêter » à ma fille de 8 ans qui m’a regardée comme une allumée. Mais bon, elle a l’habitude. Elle m’a déjà vue assise sur la tondeuse, en train de pleurer en lui demandant « Mais pourquoi tu démarres paaaaaa aaaaa aaaaasssss? »