Mes voisins de camping, ces bouseux.

J’adore le camping. C’est convivial, serein, amical, reposant, proche de la nature et tout et tout.

Ici, on connaît tout le monde depuis toujours. Si je cherche Lola, je trouve 15 personnes qui vont m’indiquer l’endroit où elle est. Si je porte un truc lourd, je croise toujours quelqu’un pour me donner un coup de main. Si je m’ennuie, il y a toujours une table d’apéro qui m’attend. Bref, j’adore le camping.

Parfois des petits nouveaux arrivent et on les intègre.

D’ailleurs, on a voulu intégrer nos nouveaux voisins. Je vous raconte.

Bon, quand on les a vus arriver on s’est bien dit qu’ils avaient des sales têtes de repris de justice mais comme le vieux Marcel avec sa vieille ancre tatouée sur le bras n’a pas forcément l’air sympa mais que finalement, c’est lui qui connaît les meilleures recettes de BBQ ici, on essaie de partir sans a priori.

C’est donc le père et le fils. Je dirais 40 et 22 ans. Pas laids mais sale genre.Quand ils sont arrivés, on leur disait poliment bonjour.

Ils sont sur le chemin des sanitaires et de la plage donc forcément on passe souvent.

Ils ont commencé par les traditionnels « alors on va faire sa petite vaisselle? ». C’est nul, certes, mais tout le monde dit ce genre de connerie en camping. On se doute bien qu’on ne promène pas son Paic Citron et 18 verres juste pour le plaisir de la balade.

Puis « alors on va prendre sa petite douche? ». Déjà là, je les sentais moins. Le regard sentait le « coquine » qu’ils gardaient dans la tête mais que leurs yeux criaient.

Et un soir, ils ont picolé.

Ça les a fait se lâcher grave, les bougres. Leur éducation leur est sortie par tous les pores et quand Gab est passée, ils lui ont beuglé « la chatte, la chatte, la chatte ».

Élégance, raffinement, mamaindanstagueule.

Mon amie Margaux nous a rejoint ici avec son amoureux. Elle a eu droit à des sifflements bien gras. Et dernièrement, pas gênés, ils m’ont sifflée tout pareil avec mes 38 printemps bien avancés.

Mais depuis hier, comble du comble, ils râlent.

Donc quand on passe sans leur jeter un regard, ils font des commentaires miteux du genre « eh ben ça fait la gueule par ici dis donc dis donc » ou « même pas un bonjour dis donc dis donc« .

Je suis bien consciente qu’ils ne savent pas lire et que venir ici maugréer est quelque peu inutile mais sait-on jamais que cet article tomberait par inadvertance devant des yeux de types à peu près semblables, je voudrais donc dire ceci :

Messieurs, 

Oui, on a bien compris, vous êtes en vacances pour serrer. Votre frustration de l’année écoulée s’inscrit dans vos regards bovins au premier coup d’oeil. 

Oui, il est possible de tirer son coup en vacances. J’en connais qui l’ont fait. 

Mais il faut déjà trouver plus original que « alors on promène sa petite serviette? » et ensuite, vraiment croyez-moi, parler à des femmes comme à des bouts de gras, ça ne fonctionne pas avec des filles qui ont un minimum de cervelle. On est en camping, certes, mais ce n’est pas forcément le désert affectif, désolée de vous l’apprendre. 

Même avec la plus grande sympathie du monde, vous ne nous auriez jamais « serrées » avec vos vieux slips dégueux et votre façon si classieuse de vous gratter la raie du cul en vous raclant la gorge. 

On aurait pu tout au mieux devenir copains (et encore) mais dès lors que vous criez « la chatte » à l’une d’entre nous ou que vous tenter le coup du sifflet de vieux porc, n’espérez pas voir l’ombre d’une chatte justement, ou alors un coup de griffe peut-être. 

Vous pouvez aussi cesser de tenter le coup avec toutes nos copines qui ont le malheur de devoir passer devant vous pour venir nous voir. Non, celle qui vapote ne « tire pas bien », en tout cas pas des gens comme vous. L’élégance de cette remarque vous a classée dans mon top des pires nazes croisés dans ma vie et pourtant j’ai un doctorat dans le domaine.

Ne pensez surtout pas que nous passons devant vous pour le plaisir. Vous êtes tout simplement sur le plus court chemin pour aller où finalement est votre place : aux chiottes.