Non, on ne va pas parler organisation et arrivée à l’heure au travail. Non, non. On va parler de savoir dire non, savoir dire stop, savoir prendre l’air.
Très souvent, vous m’écrivez en me disant combien ça vous épate que je sois partie de l’enseignement pour me diriger vers le néant absolu de la sécurité. Très souvent, vous me dites combien vous rêvez vous aussi d’accomplir vos rêves. Vous me demandez des conseils. Je suis une bonne copine, je vous le rappelle. Ni conseillère, ni payeuse, ni psy. Une bonne copine, c’est tout. Donc mes conseils n’ont de valeur que celle qu’ils ont : la valeur de l’âge (j’ai 41 ans), la valeur de l’expérience (j’ai essayé), la valeur de « en même temps, on est tous différents donc à toi de voir ».
C’est tout ce que j’ai retenu d’important. Rester là où vous êtes parce que vous avez peur, peur de perdre des amis (qui n’en sont pas si vous les perdez pour un choix de vie), perdre de l’argent, perdre du temps, c’est avant tout rester pour une éventualité que vous n’avez même pas encore testée.
Partir, ce sera peut-être pire que tout ce que vous avez imaginé. Ce sera peut-être mieux aussi. Mais honnêtement, si votre coeur bat mieux ailleurs, il est évident que le risque vaut la chandelle.
Ne rêvez pas : vous aurez mal en partant aussi. Parce que la vie est ainsi faite que l’herbe verte d’à côté a aussi ses parts d’ombre. Mais au moins, vous ne finirez pas à 90 ans (oui, je compte vivre vieille), à regarder le temps qu’il vous reste en vous disant que vous n’avez fait qu’éviter de vivre.
Et là, en parents, on pense tous à nos enfants.
Et leur souhaite-t-on d’être tétanisés plus tard par le moindre changement? Je souhaitais pour ma fille qu’elle croit aux possibilités de la vie. Qu’elle sache qu’on a le droit d’espérer, de changer, d’être heureux aussi.
Bien entendu que les changements font toujours peur. Bien entendu que vous risquez parfois de contrarier la vie de ceux que vous aimez. Bien entendu que tout cela nécessite beaucoup de paroles et d’échanges. Mais un enfant est un adulte en devenir. Il est capable d’écouter, d’entendre et de comprendre. Il peut entendre votre peine, vos espoirs et vos envies. Il peut en retour exprimer ce qui lui fait peur, ce qui le dérange. Mais pour en faire un être libre, il faut aussi lui montrer votre liberté à vous.
« Mais Lola t’adore et est prête à tout accepter pour toi ». Nuançons : Lola a appris très (trop) jeune que la vie n’était pas un long fleuve tranquille. Et finalement, je ne le regrette pas. Elle connaît les rebonds. Et dans les rebonds, il y a aussi le bonheur qu’on se donne. Le bonheur qu’on décide de prendre. Elle a appris l’échange, la compréhension de l’autre et la nuance entre son désir et celui de l’autre. Et ça, ça ne se fait qu’en parlant.
Bien sûr que ne plus avoir sa maman tout le temps pour elle lui fait de la peine. Une peine qu’elle exprime, que j’entends et que je compense avec elle par des moments d’une meilleure qualité. Elle apprend à faire de la place à l’Autre, à comprendre que, dans une relation, les choses se DISCUTENT.
Ou alors on n’est pas parents et on pense à notre compagnon de vie. Ben figurez-vous que, s’il a été élevé dans le dialogue, ou qu’il a appris à dialoguer, il écoutera et vous en parlerez. Vous trouverez un terrain d’entente, une façon de gérer la chose. Il entendra votre point de vue et vous entendrez le sien.
Et si ce sont à vos parents à vous que vous pensez, parce que vous êtes jeunes ou que vous avez l’habitude d’essayer de les contenter en permanence, vous devez absolument penser à une chose : aucun parent ne souhaite à son enfant d’être malheureux dans sa vie. Aucun. Il suffit encore une fois de PARLER.
Rien au monde ne vous oblige à rester, à accepter cette vie toute tracée, surtout si elle ne vous convient pas. Rien, personne, jamais. Des sacrifices, vous devrez en faire parce que c’est comme ça partout, tout le temps et qu’aucun rêve n’est fait que de nuages et de chocolat.
Mais la vie est pleine de choix, personne ne mourra des vôtres et vous serez, probablement, un bel exemple pour les gens qui trépignent dans une vie qu’ils n’aiment plus.
J’ai mis longtemps à comprendre le principe mais la vie n’est pas l’ATTENTE du bonheur, c’est la vie qui est le bonheur. Et il ne faut pas attendre pour le vivre, pas tergiverser mille ans. Soit vous aimez ce que vous vivez, soit vous modifier votre vie pour l’aimer à nouveau. Parfois ça passe par planter des fleurs, parfois ça passe par changer de métier, parfois ça passe par décider de passer l’après-midi sur la terrasse à profiter du soleil.
commentaires
Valériane
2021-06-20 21:03:00Sabine
2018-09-18 17:38:30Céline
2018-04-25 14:09:52Séverine
2018-04-25 13:21:27Billie A.
2018-04-25 10:06:48