Lola lit beaucoup, tout le temps. Des BD, des romans, des magazines… J’entends souvent des parents dire que j’ai « tellement de chance qu’elle aime lire, Junior n’aime pas du tout »…
Alors sait-on jamais, je sais que certains d’entre vous vont être parents dans pas longtemps, histoire que vous ayez un jour l’énorme CHAAAAAANCE d’avoir un enfant qui aime lire, voici quelques petits conseils pour y parvenir. Parce qu’en fait non, tout ceci n’est pas une question de super coup de bol, pas du tout en fait, mais de pédagogie (ouuuuuh le gros mot!). (‘ttention, je ne sous-entends pas avoir ici une « méthode d’éducation parfaite », loin s’en faut : je n’ai, par exemple, pas pu communiquer la passion des maths à Lola, devinez pourquoi…)
Un enfant, ça imite. Ça veut ressembler aux grands. Si ton enfant ne te voit JAMAIS prendre un bouquin, il ne lui viendra pas à l’esprit de le faire. Lola me voit lire tous les soirs voire toute la journée sur la plage ou encore dans mon bain. Pour elle, lire est une activité normale, au même titre que regarder un film. C’est cette normalité qui fait que l’acte n’est jamais forcé.
Je pense avoir lu son premier livre à Lola alors qu’elle avait six mois.
Certains m’ont prise pour une givrée. Il ne s’agissait que de livres tactiles et amusants évidemment, mais c’est devenu quotidien. Tous les jours, immanquablement, je lui ai consciencieusement lu des histoires avant le coucher. Alors oui, parfois c’était un cauchemar, je n’en pouvais plus de Tchoupi, je vomissais les contes, les Monsieur/Madame me sortaient par tous les pores, mais TOUS LES SOIRS, pendant une petite demi-heure, je lui lisais une, deux ou trois histoires (selon leur longueur). Parfois, lorsqu’elle était punie, je réduisais cette durée. Le fait que supprimer 15 minutes de lecture devienne une punition induisait dans son esprit enfantin que la lecture était un réel moment formidable. Et je pense qu’il l’était puisque je faisais toutes les voix, les sons afin de rendre les histoires passionnantes.
Petit à petit, nous sommes passées aux romans. Nous lisions quelques pages chaque jour. Puis elle a appris à lire et j’ai malgré tout continué à lui lire ses romans en lui disant qu’elle pouvait continuer une demi-heure de plus ensuite.
Cela ne fait qu’un an qu’elle lit entièrement seule. Elle a neuf ans. J’ai donc passé 8 longues années à consacrer une demi-heure de ma journée aux lectures de Lola.
Mais ouais, j’ai un super coup de bol qu’elle aime lire…
J’ai parfois des élèves qui n’ont JAMAIS mis les pieds dans une bibliothèque. Je trouve ça sidérant… A moins que les parents ne soient fortunés et achètent tous les livres de leurs enfants?
Ainsi donc, emmener un enfant à la bibliothèque est un chouette moment : faire son choix pour la semaine est un vrai bonheur…
Ce n’est pas tout de faire lire un enfant. Une fois qu’il lit tout seul, s’intéresser à ses lectures reste important!
Alors? Tu as aimé? Qu’as-tu aimé? Ça raconte quoi?
On peut aussi inculquer à l’enfant le droit de NE PAS aimer un roman. Je dis toujours à Lola (et à mes élèves d’ailleurs) de laisser une chance de 20% à un roman… C’est à dire qu’on peut reposer un roman pour de bon si on n’a pas accroché après en avoir lu 20%… Après tout, nous n’aimons pas TOUT ce que nous lisons nous non plus !
Mais du coup, cette habitude des 20% fait aussi que Lola sait un peu « forcer ». Donc quand elle doit lire un livre qu’elle n’apprécie pas pour l’école, elle le fait sans trop de problèmes. D’autant plus que les livres que l’on fait lire aujourd’hui dans les écoles sont souvent très basiques et abordables…
Mais POUR évidemment! La BD est un art à elle seule! Ce n’est pas parce que votre enfant lit des BD qu’il va abandonner les romans! Puis souvent, il a des « tocades » BD… Je me rappelle avoir passé un été tout entier à lire les Tintin et les Astérix… Un hiver à lire les Calvin & Hobbes… Ai-je arrêté la lecture de romans? Pas du tout…
La BD permet une autre approche, tout simplement…
Qui a dit que c’était trop tard hein? Lorsque j’enseignais encore le français (oui, je suis passée à l’histoire depuis…), les parents venaient souvent demander de l’aide à ce niveau…
Ma façon de procéder? (ce n’est pas une recette miracle, mais c’est à essayer…)
Je partais du genre de films préférés de l’ado… Et je lui donnais le meilleur roman « facile » que j’avais lu dans ce type précis… Une jeune fille qui aime les films d’amour, hop, Love Story. Celle qui aime les histoires vraies, hop, un récit de vie classique type Jamais sans ma fille ou Brûlée vive. Un gars qui n’aime que Walking Dead? Hop, un Stephen King abordable du genre de recueil de nouvelles comme Danse Macabre…
Sinon, on peut tenter les mangas ou les BD…
Bref, il n’est JAMAIS trop tard.
commentaires
Elodie
2018-12-12 14:12:15Delphine
2017-06-07 20:21:41Carole
2014-12-23 10:44:08Catherine
2014-12-23 10:28:38Amandine
2014-12-23 10:19:29Cyrielle
2014-12-23 08:54:14Nadia
2014-12-23 08:41:42