Je parlais avec l’une d’entre vous dernièrement sur le fait qu’elle avait envie de bouger et que son chéri redoutait le mouvement. Et ça m’a inspiré un article. C’est la seconde fois que cette lectrice m’inspire alors merci : à force de me faire parler de vous, je finis par découvrir des choses sur moi…
J’ai fini par me dire qu’il y a deux catégories de personnes. C’est comme lorsque tu es sur la plage : tu peux être dans le sable fin et pouvoir lever les pieds ou être dans le sable mouillé au milieu des vagues et voir tes pieds disparaître peu à peu.
Ceux qui restent dans l’eau sont ceux qui restent là, à profiter de la fraîcheur de l’eau, de la douceur du soleil sur la peau, ce sont aussi ceux qui ont si peur d’aller voir ce qu’il y a d’autre sur le rivage qu’ils regardent leurs chevilles se recouvrir de plus en plus sans oser tenter de se dégager.
Alors ce n’est pas un mal en soi. Ça fait de moi la nana la plus assurée du monde par exemple « au cas où », ça fait de moi un fonctionnaire qui fonctionne coûte que coûte, ça fait de moi la nana qui connait par cœur ses romans préférés et ses séries favorites, parce qu’ils sont « rassurants et familiers ».
Mais ça fait de moi aussi la nana qui n’ose pas envisager de saisir une chance s’il y a une once de risque, la nana qui cumule 33 activités parce que « ne lâchons pas la proie pour l’ombre », la nana qui n’envisagera jamais de vivre avec un homme si ça implique de quitter ma maison à moi d’amour. Je préfère subir la peine de la perte que supporter cette trouille chevillée.
Et ça fait aussi de moi quelqu’un qui s’ennuie, souvent. Quelqu’un qui a des regrets, parfois. Quelqu’un qui hésite, toujours.
Les gens qui ont plutôt les pieds dans le sable fin sont ceux qui bougent plus facilement, qui tentent d’aller voir ce qu’il y a derrière la dune, qui découvrent des merveilles, ou des horreurs.
Ce n’est pas un mal en soi.
Sans eux, pas de découvreurs, pas de joueurs, pas de voyageurs.
Cependant, parmi les pieds dans le sable, on trouve aussi des risque-tout, des gens qui finissent sous les ponts d’avoir trop tenté, des rêveurs éternels qui n’aboutissent à rien.
J’ai grandi dans une famille « pieds dans l’eau » qui avait croisé des « pieds dans le sable » qui s’étaient un peu paumés dans le désert.
Et les pieds dans le sable m’ont toujours fascinée et effrayée à la fois.
Et vous savez quoi?
Je crois que j’aimerais beaucoup être de ceux qui se promènent entre l’eau et la plage.
Je n’oserai jamais aller voir trop loin dans les dunes, je ne suis pas de ceux qui partent dans le désert à la recherche des oasis. Mais une petite promenade sur la plage, ça, c’est quelque chose. Vous êtes ma promenade. Je sors timidement de l’eau pour venir vous voir tous les jours.
Ne lui en veuillez pas de se croire embourbé et d’être convaincu que ça vaut mieux que la bougeotte. Il ne connaît pas votre sable chaud.
Peut-on faire sortir un « pied dans l’eau » de la mer? Pas comme ça :
Arf. C’est ardu. Il a peur et finira peut-être par vous voir comme un ennemi. Peut-être même finira-t-il par préférer rester dans son eau refroidie que venir se réchauffer à votre sable tiède.
Cependant je pense qu’il ne faut pas désespérer : le « pieds dans l’eau » finira peut-être par se rendre compte qu’il est pris dans le sable et pas dans le ciment…
Bonne chance en tout cas…
commentaires
Julie Auquier
2021-03-07 18:05:22Mlsre
2015-02-25 12:06:12Laura
2015-02-25 11:17:07Caro la kaarotte
2015-02-25 10:27:24Pauline
2015-02-25 10:19:23