Régulièrement, j’apprends que des gens plus ou moins proches ont jugé utile de glisser à d’autres personnes proches des méchancetés à notre égard.
Du coup, je me suis dit que ça devait bien vous arriver aussi et que vous donner ma façon de penser pourrait faire avancer le schmilblik… Oui parce que mes copines s’étonnent souvent de savoir que « je ne réponds pas aux médisances ». Voici pourquoi, comment je (ne) réagis (pas).
Quand j’apprends qu’on estime qu’il est « grand temps que Gab trouve un travail », sachant que cela vient de personnes qui semblent ignorer que le deal entre ma sœur et moi est « tu vis ici, tu babysittes », c’est vrai, j’ai envie de débarquer et d’arracher les yeux des bavards. Le fait que nous croulons déjà sous le travail entre le blog, les tâches ménagères, mon boulot, ses études et Lola ne leur saute pas aux yeux? Mais je ne le fais pas.
Quand j’apprends qu’on estime que « heureusement que Lola réussit bien à l’école parce que je ne la fais pas assez travailler », oui, j’ai envie de débarquer et de sortir mes théories pédagogiques sur le fait qu’apprendre à un enfant à se prendre en charge et à comprendre qu’il travaille pour SON avenir et pas pour le mien est une valeur primordiale. Oui, j’ai envie de rappeler à ces gens que, si on m’a fait bosser pas mal mes tables de multiplications durant toute mon enfance, ça n’a pas fait de moi une bête en math ou une universitaire réussissant les doigts dans le nez. Mais je ne le fais pas.
Quand j’apprends qu’on pense que « je suis une dangereuse irresponsable d’envisager une autre carrière que ma carrière d’enseignante », sachant que la seule chose que j’ai évoquée est de prendre UN JOUR PEUT-ÊTRE un mi-temps, oui, j’ai envie de débarquer et de remettre les chose à plat, de rappeler que je ne suis pas une tarée risque-tout puisque, d’aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours cumulé les emplois sans mettre quoi que ce soit en péril. Mais je ne le fais pas.
Quand j’apprends que « je ne devrais pas parler de tout avec ma fille gnagnagna », sachant que ma fille a eu à traverser des choses complexes ne dépendant pas de ma volonté, oui, j’ai envie de débarquer et d’expliquer que la parole arrange toujours tout, que les non-dits sont dangereux et qu’en 2015, il vaut parfois mieux comprendre certaines choses pour ne pas les faire plutôt que de se demander pendant des heures pourquoi on n’a pas le droit d’aller sur certains sites quand on a 10 ans, par exemple… Je pourrais expliquer tout ça. Mais je ne le fais pas.
Quand j’apprends que « c’est quand même terrible, Chrystelle, il faut toujours qu’elle oublie quelque chose », oui j’ai envie de débarquer et de rappeler à ces gens qu’ils ont toujours eu douze personnes à leur arrière-train, disponibles et corvéables. Que moi, j’élève ma fille en la casant UNE nuit par semaine, j’entretiens ma maison et j’ai environ 3 emplois et une vie sociale, un agenda pousse-au-suicide et qu’au milieu de tout ça, j’essaie de rester plus ou moins quelqu’un de bien, alors que OUI, BORDEL, IL EST POSSIBLE QUE J’OUBLIE LA BROSSE A DENTS DE LOLA. Mais je ne le fais pas.
Parce que moi, je sais que je suis droit dans mes bottines à talons. Je sais que je suis une mère présente, quoiqu’on en pense, que ma fille ne manque de rien, est élevée avec plus d’amour que bien d’autres enfants et a plus les pieds sur terre que je n’aurais osé l’espérer. Je le sais tellement que l’avis des autres me laisse froide. Parce que je sais que l’arrangement avec ma sœur nous arrangeait à merveille (maintenant qu’elle a pris un travail pour éviter de ressentir ce que certains lui ont fait ressentir, on va ramer, les gars, vous allez voir ça). Cela dit, ça donnera l’occasion à l’un ou l’autre de dire que « c’est quand même terrible, elles n’ont pas aspiré leur canapé depuis trois semaines ».
Et surtout parce que je sais que ces paroles ne viennent pas de gens qui font forcément mieux que moi. Bah oui les gars, navrée, mais tout ce que je fais est fait en toute conscience, avec réflexion. Je ne fais rien sans avoir pesé le pour et le contre, ne serait-ce que dans ma façon de m’adresser à ma fille. Je ne navigue pas à vue en espérant voir les dés retomber à l’endroit que j’espère vaguement. Je fais ce que je crois juste et si ça foire, je n’aurai aucun regret : j’aurai fait ce en quoi je croyais. Ces propos, par contre, viennent souvent de gens qui répètent vaguement ce qu’on leur a appris sans que pour autant ça les ait rendus heureux, que je sache.
Et enfin, parce qu’aucune de ces personnes ne vient me dire tout ça en face.
Vous savez pourquoi les gens jugent votre vie dans leur dos plutôt qu’en plein visage? Parce qu’ils ont quand même un doute, au fond. Parce qu’ils n’ont pas envie d’avoir votre avis sur leur vie.
Je ne dis rien parce que je n’ai pas envie de blesser qui que ce soit : ces gens ne me blessent pas parce que leur vie me fait un peu peine. Ils ne parlent de rien, ne tentent rien, ne gouttent rien. Ils vivent dans la peur et le jugement. C’est un choix. Mais je ne le suivrai pas.
Quand on est heureux, on a autre chose à faire que donner son avis sur l’existence des autres.
Je vais conclure par une petite salve de citations…
PS : ah et puis j’ai renoncé à chercher l’approbation hein. Ça aide pas mal. Le détachement, les enfants, le Dé-Ta-Che-Ment.
commentaires
MissRF7
2018-12-13 12:02:39Valérie
2015-04-08 11:39:54Mlsre
2015-04-07 10:43:03Caro la kaarotte
2015-04-07 06:58:02Florence Casse
2015-04-06 21:21:56Camille
2015-04-06 14:35:54Elena
2015-04-06 11:03:38Lilith
2015-04-06 10:17:21Cindy
2015-04-06 09:58:05